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Détenus d’opinion et initiative de «rassemblement»: fin des espoirs, fin du suspense

Les espoirs entretenus par de nombreux défenseurs des droits de l’homme, des partis de l’opposition, voire même par les familles des détenus d’opinion, quant à la libération de ces derniers, dans le cadre de ce qui est appelé ‘’initiative de rassemblement’’, tombent à l’eau.

Le président Abdelmadjid Tebboune a mis fin dimanche au suspense concernant le dossier, réitérant même sa conviction qu’il n’existe pas de détenus d’opinion en Algérie. De plus, l’initiative dite de rassemblement lancée pour la première fois le 3 mai, via une dépêche de l’agence officielle APS, sous le titre «Abdelmadjid Tebboune, le président rassembleur», ne les concerne pas. Elle concerne le dossier de la décennie noire.

L’initiative constitue «le prolongement des lois portant Rahma, Concorde civile et Réconciliation nationale décrétées auparavant pour la prise en charge du dossier de la tragédie nationale », a déclaré le chef de l’Etat lors de l’entretien périodique avec la presse nationale, diffusé dimanche soir par la télévision publique.

Les bénéficiaires de ces trois textes « n’ont pas eu les délais suffisants pour s’intégrer et se trouvent dans une situation illégale même s’ils émargent chez les services de sécurité. La nouvelle loi leur donnera un cadre légal et leur permettra de vivre librement », a-t-il précisé.

Mettre fin à l’illégalité des bénéficiaires de la loi sur réconciliation

Autre catégories visée par ‘’la main tendue’’ du chef de l’Etat, les algériens «fourvoyés qui ont fini par réaliser que leur avenir était assuré dans leur pays et non pas par les ambassades étrangères» et ceux qui «ont préféré s’éloigner pour avoir été maltraités».

Qu’en est-il des détenus d’opinion dont les organisations de défense des droits de l’Homme à l’image de la LADDH, des avocats et autres activistes, estiment le nombre à près de 300 dans différentes prisons du pays ? Tebboune est catégorique : «Il n’y a pas de détenus d’opinion en Algérie et la prétendue existence de ce genre de détenus relève du mensonge du siècle», a-t-il lancé. Il ajoute que toute personne qui pratique l’insulte et la diffamation «doit être poursuivie et jugée conformément aux dispositions du droit commun et ce, quel que soit son statut ».

C’est donc dans cette case que le chef de l’Etat a classé les centaines de personnes interpelées et qui croupissent dans les prisons depuis le début du Hirak en 2019 et même après son ‘’essoufflement’’, dans le contexte de la crise sanitaire Covid-19.

«Il n’y a pas de détenus d’opinion en Algérie»

Sur sa lancée, Abdelmadjid Tebboune affirme également que les journalistes en détention «ne le sont pas pour cause de leurs écrits» dans l’exercice de leur métier, «mais pour avoir proféré des insultes». Et «il y a 3 ou 4 journalistes (en prison) sur les 8500 qui exercent», a-t-il indiqué, rappelant que depuis son accession au pouvoir au lendemain du ‘’Hirak beni’’, «des milliers de personnes arrêtées (lors de ce mouvement) ont bénéficié des mesures de grâce».

C’est dire que les propos et les explications de Tebboune sonnent comme un clap de fin sur le dossier des détenus d’opinion. À l’exception des quelques personnes libérées à l’occasion de la grâce présidentielle du 5 juillet dernier, les autres devront attendre ou la programmation de leurs procès ou la fin de leur détention.

Des consultations, un désaveu !

Plusieurs détenus d’opinion ont observé à maintes reprises des grèves de la faim pour protester contre leur situation. De leur coté, des ONG internationales ont appelé les autorités à leur libération immédiate. En vain.

Certains acteurs politiques à l’image de Djilali Soufiane de Jil Jadid ou encore la direction du Front des forces socialistes (FFS), reçus à la présidence lors des dernières consultations, ont cru comprendre qu’il y avait volonté de faire un geste envers ces détenus. Ils avaient même évoqué des «engagements» du président Tebboune. Les précisions faites dimanche soir par le chef de l’Etat désavouent définitivement leurs ‘’annonces’’.

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