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Vendredi 117: La police réprime violemment les manifestants et interpelle tous les journalistes

La capitale a été aujourd’hui 14 mai le théâtre de scènes de violences inouïes. Même les journalistes sont devenus la cible des policiers qui veulent visiblement cacher la violence des arrestations. L’interpellation de la journaliste Kenza Khato lors de la manifestation est surréaliste. Elle a été interpellée comme une délinquante. Mais que cache cette violence ?

Aujourd’hui, le 117e vendredi du Hirak qui a coïncidé avec le deuxième jour de l’Aid El Fitr a été violement réprimé. Selon des sources policières, plus de 500 manifestants ont été interpellés suite à la décision du ministre de l’intérieur après le 116e vendredi.

« Ils se sont pris à elle comme une délinquante ». « Elle était entrain de crier, je suis journaliste, je suis journaliste, quand une femme policière en civile s’en est pris à elle sans se présenter ». C’est le récit glaçant d’une journaliste qui a assisté à l’interpellation musclée de notre consœur Kenza Khato.

Aujourd’hui, Alger était en état de siège. La police a été déployée partout. « Ils sortaient de partout. En civil et en tenue, ils n’épargnaient ni vieux et ni enfants » nous raconte un manifestants relâché vers 21 heures.

Le nombre de manifestants qui n’était pas important à cause de la fête de l’AID a eu un impact important sur le rapport de force entre la police et les manifestants. Un premier groupe qui a débuté la manifestation à la rue Didouche Mourad a été intercepté par un impressionnant dispositif policier à la place Maurice Audin.

Mais malgré cela, les manifestants ont pu tant bien que mal ébranler leur cortège vers la rue Didouche Mourad. Mais leur marche n’a pas pu être plus loin. À peine arrivés devant le cinéma Algeria. La police a commencé à réprimer les manifestants en procédant à de nombreuses arrestations.

Pareil à Bab El Oued, où une marche commence parallèlement avec celle de la mosquée Errahma. Des arrestations ont été enregistrées et la marche a été empêchée sans pouvoir entonner ses premiers slogans.

« C’était prévisible », lancent certains contestataires en référence au dernier communiqué du ministère de l’Intérieur qui a réclamé des déclarations préalables avant le début de chaque marche populaire.

 « Il est important de déclarer la tenue d’une marche par les organisateurs avec leurs noms, l’heure du début et de la fin, l’itinéraire ainsi que les slogans scandés », avait indiqué le communiqué du ministère de l’intérieur dimanche dernier. 

Des arrestations à la pelle

Plus de 600 arrestations ont été signalées sur le territoire national dont 300 à Alger. Un record jamais enregistré depuis le début du mouvement populaire il y a deux ans.

Journalistes, avocats, hommes politiques, la police interpellait sans distinction en ce 117e vendredi du Hirak.

Sur les réseaux sociaux, des arrestations sont signalées en moyenne chaque minute. Ceux qui ont pu échapper aux fourgons cellulaires, diffusent les photos des manifestants arrêtés.

« Ma consœur Cheboubi Imene est parmi les avocats arrêtés. Kenza Khatto, Lynda Abbou, Khaled Drareni, Mustapha Bastami, Djaafer Khelloufi, Hakim et Farida Cherad sont parmi les journalistes arrêtés. Parmi les politiciens il y a le docteur Ahmed Ben Mohamed et Mohcine Belabbas, Fethi Ghares et son épouse et parmi les étudiants figurent Mimi Abdelli en plus de plusieurs citoyens », a écrit l’avocat et défenseurs des droits de l’Homme Abdelaghni Badi.

Vers 16h00, l’activiste Zaki Hannache, devenue une source fiable dans les informations en lien avec les détenus d’opinion, diffuse un bilan provisoire. 600 arrestations au total dont 300 à Alger.

« La plupart des commissariats d’Alger sont pleins, une journée exceptionnelle et sans précédent », a-t-il écrit sur son Facebook.

Au moment où nous mettons en ligne ces lignes, des manifestants se trouvent encore dans les commissariats. Certains d’entre eux n’ont pas encore été identifiés

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