Dans un texte officiel publié sur son compte Twitter, l’Euro-député
français dénonce le silence du Parlement européen sur « un mouvement aussi massif, aussi exemplaire que le Hirak algérien
». « Cette révolution ne brise pas un
carreau et pourtant pourrait changer la face du monde méditerranéen ».
Pour lui : « Ces
manifestants sont vraiment admirables et la situation juridique (entendre :
les arrestations massives) est difficile,
voire désastreuse, mais l’Algérie reste un pôle de stabilité dans la région
».
Il laisse entendre que : « Des millions de citoyennes et citoyens manifestent depuis des mois,
chaque semaine – et même plusieurs fois par semaine – pour la démocratie, la
justice, la liberté et la dignité, juste là, de l’autre côté de la mer. Et
nous, si bavards sur tout ce qui se passe ou ne se passe pas à l’autre bout du
monde, nous n’avions apparemment rien à dire sur l’extraordinaire mobilisation
pacifique d’un peuple si proche, géographiquement, historiquement et
culturellement. Comme si cette proximité nous rendait soudainement aphones
».
« On parle de mes
aventures de jeunesse au pays de Kateb Yacine et Lounès Matoub, de la
résistance algérienne au colonialisme français puis à l’islamisme terroriste,
on se souvient du GIA revendiquant ses attentats depuis Washington ou Londres,
on parle de mon amour pour l’Algérie, mais rien n’y fait car c’est précisément
au nom de cet amour que je tiens autant à ce que nous exprimions notre soutien
à ces innombrables jeunes (et moins jeunes) qui rêvent et luttent dans les rues
», a-t-il constaté.
« Lobbying et intérêts étatiques ! »
Raphael Glucksmann accuse toutefois « des lobbies liés aux
intérêts étatiques » de bloquer un débat et une résolution sur la situation en
Algérie, même si, affirme-t-il, « Tout le
monde reconnaît que la question des arrestations de manifestants est
désastreuse ».
Malgré ces résistances, il promet qu’« il y aura bien un débat sur l’Algérie et une résolution d’urgence la
semaine prochaine à Strasbourg ». Il menace de rendre publiques toutes les
déclarations et « chacun assumera sa position au grand jour ».
« Je me battrai pour
qu’elle soit le plus possible à la hauteur de votre incroyable révolution. Et
qu’elle gagne surtout », affirme l’Euro-député.