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Situation des droits de l’homme en Algérie: sévère réquisitoire du Parlement européen

Le Parlement européen a adopté, ce jeudi 26 novembre, une résolution sur la situation des droits de l’homme en Algérie. Examinant les derniers développements, marqués par l’accentuation de la répression, les parlementaires condamnent l’attitude des autorités algériennes.

« Le Parlement européen condamne fermement l’escalade des arrestations et détentions illégales et arbitraires et du harcèlement juridique dont sont victimes les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme, les syndicalistes, les avocats, les membres de la société civile et les militants pacifiques en Algérie, qui ferme toute possibilité de dialogue politique sur la révision constitutionnelle non démocratique et entrave l’exercice des libertés d’expression, de réunion et d’association; dénonce le recours à l’introduction de mesures d’urgence dans le contexte de la pandémie de COVID-19 comme prétexte pour restreindre les droits fondamentaux du peuple algérien« , souligne d’emblée l’institution législatives de l’UE.

Selon la même résolution, le Parlement de l’UE « invite les autorités algériennes à remettre immédiatement en liberté, sans conditions, Khaled Drareni et tous ceux qui ont été détenus et inculpés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, que ce soit en ligne ou hors ligne, et à la liberté de réunion et d’association, y compris Yacine Mebarki, Abdellah Benaoum, Mohamed Tadjadit, Abeldhamid Amine, Abdelkrim Zeghileche, Walid Kechida, Brahim Laalami, Aissa Chouha, Zoheir Kaddam, Walid Nekkiche, Nourredine Khimoud et Hakim Addad« .

Libération urgente de tous les prisonniers politiques

Il appuie également la demande de « Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, en vue de la libération urgente, compte tenu de la pandémie de COVID-19, de tous les prisonniers politiques et de toute personne détenue pour avoir exprimé une opinion dissidente; invite les autorités algériennes à déverrouiller les médias et à mettre fin à toute arrestation ou détention de militants politiques, de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme ou de personnes qui expriment une opinion dissidente ou critique à l’égard du gouvernement« .

L’institution européenne réaffirme aussi « que la liberté d’expression, qui comprend la liberté des journalistes, qu’ils soient professionnels ou citoyens, d’informer et de proposer une analyse et des commentaires sur les manifestations et sur toute autre forme d’expression de mécontentement à l’égard du gouvernement ou de personnes physiques ou morales liées au gouvernement, est indispensable pour une transition politique pleinement démocratique« .

Selon la même source, les parlementaires européens « témoignent leur solidarité à tous les citoyens et citoyennes algériens, quels que soient leur origine géographique ou ethnique et leur statut socioéconomique, qui manifestent pacifiquement depuis février 2019 pour demander que l’État ne soit plus aux mains des militaires et exiger la souveraineté populaire, le respect de l’état de droit, la justice sociale et l’égalité des sexes; invite les autorités algériennes à prendre les mesures qui s’imposent pour lutter contre la corruption« .

Poursuivant le parlement européen, « invite une nouvelle fois les autorités algériennes à mettre fin à toutes les formes d’intimidation, de harcèlement judiciaire, de criminalisation et d’arrestation ou de détention arbitraires à l’encontre des journalistes qui critiquent le gouvernement, des blogueurs, des défenseurs des droits de l’homme, des avocats et des militants; les invite une nouvelle fois à prendre les mesures qui s’imposent pour assurer et garantir à tous le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, la liberté des médias, la liberté de pensée, de conscience, de religion et de croyances, libertés qui sont inscrites dans la Constitution algérienne et consacrées par le PIDCP, que l’Algérie a signé et ratifié« .

Le parlement UE condamne toute forme de recours excessif à la force

 » Le parlement UE condamne toute forme de recours excessif à la force par les membres des forces de l’ordre lorsqu’ils dispersent des manifestations pacifiques; invite une nouvelle fois les autorités algériennes à procéder à des enquêtes indépendantes sur tous les cas de recours excessif à la force par des membres des forces de l’ordre et à traduire en justice tous les auteurs et invite les autorités algériennes à honorer les engagements internationaux de l’Algérie au titre de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants« , lit-on dans ce document, tout en prenant acte de la libération de Khaled Tazaghart et Karim Tabbou.

Invitant également le gouvernement algérien à respecter les principes démocratiques et des droits fondamentaux consacrés par la déclaration universelle des droits de l’homme, la même institution se dit préoccupée par de nouvelles lois qui présentent un caractère restrictif, telles que la loi nº 20-06, qui criminalise de manière arbitraire la diffusion d’«informations fallacieuses» souillant l’honneur de fonctionnaires publics et le financement d’association. 

« Cette loi comporte plusieurs dispositions qui enfreignent les normes internationales en matière de liberté d’expression et d’association, notamment les articles 19 et 22 du PIDCP », note le parlement UE, appelant aussi « les autorités algériennes à réviser deux lois à caractère restrictif, à savoir la loi nº 12-06 de 2012 relative aux associations et la loi nº 91-19 de 1991 relative aux réunions et manifestations publiques, qui instaure un régime d’autorisation préalable« . 

Les parlementaires européens appellent également à la levée de l’interdiction de l’emblème Amazigh et à remettre immédiatement en liberté toute personne emprisonnée pour avoir arboré des symboles Amazighs.

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