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« Sa majesté le peuple » fait face à Gaïd Salah

La machine répressive du pouvoir n’a pas fonctionné. En effet, l’arrestation d’une centaine de manifestants dès les premières heures de la matinée et l’état de siège imposé à la capitale n’ont pas réussi à affaiblir le mouvement populaire.

 

Ce dernier s’est montré encore plus engagé et plus déterminé à déjouer tous les plans du détenteur du pouvoir réel, en l’occurrence le chef d’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah. Il a en a eu pour son garde à l’occasion de ce 14e vendredi du Hirak.

Le premier militaire du pays est devenu même la principale cible des manifestants qui l’accusent d’être le protecteur de la « 3issaba (la bande) ». Comme s’ils sont donnés le mot, les manifestants ont tous repris les mêmes slogans hostiles au chef de l’ANP à travers le territoire national.

A Alger, comme à Annaba, Oran, Constantine, Tizi Ouzou, Sétif, Bejaia et dans pratiquement l’ensemble des wilayas du pays où ont eu lieu les manifestations, des millions de personnes ont marché pour dire non « au pouvoir des militaires ».

Forte mobilisation

Malgré toutes les tentatives de division et de manipulation, la mobilisation a dépassé toutes les prévisions. Il y avait, effectivement, plus de monde que les deux derniers vendredis. Des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux ainsi que des enfants ont démontré la détermination des Algériens à mettre un terme au bricolage en instaurant un Etat démocratique.

C’est ce que nous avons constaté à Alger. Des centaines de milliers de manifestants ont envahi les différends boulevards et places de la capitale, en particulier la Grande poste et à la place Audin, donnant suite à un impressionnant mouvement de foule qui exprime clairement et sans ambages le rejet d’un scénario à la Sissi en Egypte.

« Fi l’Algérie, makench Sissi (En Algérie, il n’y a pas Sissi en référence au maréchal qui s’est accaparé du pouvoir En Egypte) », lancent les manifestants. Brandissant des emblèmes et des pancartes sur lesquelles ils ont transcrit de nombreux messages, les protestataires ont repris en chœur divers slogans hostiles à Ahmed Gaïd Salah « protecteur des traitres ».

« Djeich, chaab Khawa Khawa, wa El Gaïd Salah ma3a el Khawana (les peuple et l’armée sont unis, mais Gaïd Salah est avec les traitres) », « Gaid Salah dégage ! » et « Gaïd Salah chiyat el Imarat (Gaïd Salah, laudateur des émirats arabe unis) », scande la foule des manifestants.

« Pas de pouvoir militaire »

Les protestataires se montrent de plus en plus déterminés à chasser tous les représentants de l’ancien régime. « Yetnahaw Gaa3 ! », lance-t-ils, en rejetant aussi l’Etat militaire que les tenants du régime tentent d’instaurer petit à petit. « Hada echaab la yourid, hokm el 3askar en min Djadid (Ce peuple ne veut pas d’un retour du pouvoir militaire », lancent-il. Parallèlement à la volée du bois vers administrée à Gaïd Salah, les marcheurs réitèrent également leur rejet de l’élection présidentielle, prévue pour le 4 juillet prochain.

La mobilisation d’aujourd’hui a définitivement mis en échec le plan du pouvoir qui a, visiblement, décidé de recourir à la répression pour dissuader les manifestants de marcher.

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