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Répressions, arrestations arbitraires et détentions provisoires, Amnesty International tire la sonnette d’alarme

Les arrestations arbitraires, les détentions provisoires infondées et les condamnations sévères s’accélèrent au cours des derniers mois, notamment à l’approche de l'élection présidentielle, visant par-là des manifestants pacifiques qui recherchent, simplement, un changement démocratique du système et un État de droit.

C’est le constat le plus alarmant et choquant depuis l’avènement du mouvement populaire algérien du 22 février. « Les autorités algériennes ont intensifié la répression des manifestations à l’approche de l’élection présidentielle, en menant des arrestations arbitraires, en dispersant par la force des manifestations pacifiques contre l’élection présidentielle, en poursuivant en justice et en emprisonnant des dizaines de militants pacifiques ces dernières semaines », écrit Amnesty International dans un communiqué rendu public ce jeudi, en rappelant qu’au moins 300 personnes ont été placées en détention lors de vagues d’arrestations menées entre le 17 et le 24 novembre.

Il faut rappeler que dans ce sens et malgré l’entêtement des autorités algériennes à aller coûte que coûte aux élections présidentielles du 12 décembre, « la vague d’arrestations visant des manifestants lancée en septembre s’est intensifiée depuis le début de la campagne présidentielle le 17 novembre ». Les forces de l’ordre ont battu ainsi le record des arrestations.

Lourdes peines et mauvais traitements en détention !

Amnesty International a également recensé, au moins, trois cas de détenus ayant été victimes de mauvais traitements en détention. Les avocats de Chems Eddine Brahim Lalami, un militant de Bordj Bou Arreridj arrêté le 20 novembre, ont déclaré « qu’il avait des contusions sur le visage et le bras et qu’il ne pouvait pas se lever, ce qui indiquait qu’il avait été frappé pendant sa détention. En détention, à l’isolement depuis son arrestation, il attend son procès et mène actuellement une grève de la faim ». 

C’est le cas également pour le militant Sofiane Babaci, qui a été malmené et frappé lors de son arrestation le 26 novembre à Boumerdès, d’après l’un de ses avocats. Le même jour à Oran, Younes Redjdal a été arrêté lors d’une manifestation et, par conséquent, présentait des contusions, alors qu’il était presque inconscient lorsqu’il a été trouvé par des membres de la LADDH dans un commissariat. Il avait même été frappé lors de son arrestation.

l’ONG condamne « le recours à des peines de prison pour sanctionner des manifestants pour la simple possession d’un drapeau est scandaleux et bafoue les obligations de l’Algérie au titre du droit international relatif aux droits humains. Ces lourdes peines sont le reflet inquiétant de l’intolérance des autorités algériennes envers la dissidence pacifique ».

Il convient de rappeler qu’au moins 37 manifestants pacifiques opposés à l’élection présidentielle ont été arrêtés le 17 novembre lors d’un rassemblement, lié à la campagne électorale, organisé par Ali Benflis, l’un des cinq candidats à l’élection, à Tlemcen. Quatre manifestants ont été déclarés coupables « d’incitation à attroupement non armé » et ont été condamnés à 18 mois d’emprisonnement et 14 autres personnes ont été condamnées à des peines de prison avec sursis. Plus de 150 personnes ont été arrêtées à Alger le 20 novembre lors d’une manifestation nocturne contre l’élection et 21 autres personnes ont été libérées, mais devront comparaître de nouveau devant le tribunal, le 6 janvier 2020, pour des accusations telles «  incitation à attroupement non armé », « désobéissance civile » et « atteinte à la sécurité nationale ».

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