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Quel impact aura l’interdiction d’importer les produits fabriqués en Algérie ?

Le ministre du Commerce Kamel Rezig remet à jour une décision instaurée précédemment sous l’ère Mohamed Benmeradi, qui a été finalement abandonnée. « Tout produit fabriqué en Algérie sera interdit d’importation à l’avenir, à l’exception de ceux dans les quantités ne couvrent pas les besoins nationaux », a affirmé le ministre aujourd’hui mardi à Blida lors de l’ouverture d’une Journée d’études sur la Loi de finances 2020, rapporte l’APS.

Lors du Conseil des ministres tenu samedi dernier, le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, avait recommandé au Gouvernement l’interdiction d’importer les produits fabriqués localement.

Pour ce faire, Kamel Rezig informe que ses services procéderont « à l’élaboration, dans les plus brefs délais possibles, d’un fichier national de tous les produits, industriels, agricoles, artisanaux et de services, de fabrication algérienne, en vue de mettre un terme à l’importation anarchique », déclare-t-il en justifiant ce recensement par la présence « sur le marché national, de dizaines de milliers de produits de fabrication algérienne inconnus », a-t-il ajouté.

Cette démarche vise, selon le ministre, « à assurer une protection juridique aux industriels, qui s’engagent à leur tour au respect de leur engagements relatifs au maintien des prix des produits, leur quantité et leur qualité, tout en évitant le monopole et la spéculation », et n’a pour but que la protection du consommateur qui « est la plus importante priorité du ministère du Commerce », précise Kamel Rezig

Pour rappel, cette disposition avait provoqué lors de sa mise en application, en fin 2017, des pénuries de produits de qualité, des situations de monopole et une augmentation des prix des produits locaux. Le contexte de l’époque, la chute des cours du pétrole qui avait fait perdre à l’Algérie 70% de ses recettes, avait conduit les gouvernants à chercher des solutions pour réduire la facture des importations pour préserver les maigres réserves de changes. Fin du faste.

Une liste de plus de 1000 produits avait été établie, puis interdits par le ministère de commerce à l’importation. Par la suite, quelques produits ont été libérés à l’importation sans aucune condition préalable, tandis qu’une bonne majorité ont été conditionnés au paiement d’une surtaxe allant de 30 % à 200 %, appelée Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS).

Si cette décision est appliquée d’une manière « brutale », elle risque de créer une pénurie dans le marché nationale, surtout en ce qui concerne les produits alimentaires. Elle peut aussi être négative pourla qualité des produits fabriqués en Algérie ainsi que le principe de la concurrence, notamment si l’Algérie compte adhérer à l’Organisation Mondiale du Commerce ( OMC ).

A noter que l’ordonnance de 2003 relative à la concurrence oblige dans ses articles 17 à 22 le ou les auteurs de toute concentration économique (acquisitions/fusions etc.. ) susceptible de porter atteinte à la concurrence, de soumettre préalablement leurs projets au Conseil de la Concurrence.

Dans le texte de la politique générale de la concurrence publié par le ministère du commerce, précisément dans l’article 7 de l’ordonnance modifiée et complétée n° 03-03 du 19 juillet 2003, « les abus de position dominante c’est-à-dire les situations où une entreprise et parfois plusieurs entreprises, sans avoir besoin de s’entendre, disposent d’une position sur le marché suffisamment puissante pour fixer leurs prix (ou leurs conditions commerciales) à un niveau supérieur à celui qui résulterait d’une situation concurrentielle.  (cf acticle 7 de l’Ordonnance modifiée et complétée n° 03-03 du 19 juillet 2003 ) ».

La décision d’interdire l’importation des produits fabriqués en Algérie doit être traitée d’une marnière plus profonde, car, si la matière première qui permet de fabriquer ces produits est importée, cela pourrait ne pas baisser les factures d’importations de ces produits, comme ce fut le cas du montage automobile, vu qu’à la fin la voiture est moins chère lorsqu’elle est importée et prête à la vente, que lorsqu’elle est assemblée en Algérie.

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