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Qualifiant de « traitres » ceux qui s’opposent à sa démarche : Gaïd Salah menace…

Le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah passe désormais aux menaces contre tous ceux qui s’opposent à sa feuille de route et ceux qui scandent des slogans hostiles à sa personne. Pour la première fois, depuis le début de la crise politique actuelle, le premier responsable de l’armée prononce un discours virulent et laisse entendre qu’il y aura de nouvelles arrestations d’opposants à la démarche du pouvoir en place.

 

En effet, une semaine après le discours du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, appelant à un dialogue national, le chef d’état-major risque de torpiller cette démarche avec le contenu de son discours d’aujourd’hui.

Un discours dans lequel il lance des « mise en garde » et des « avertissements » à tous les opposants à la démarche tendant à organiser une présidentielle dans les meilleurs délais, mais aussi au mouvement populaire qui demande aussi son départ.

Tout en qualifiant l’approche prônée par Abdelkader Bensalah de « raisonnable et sensée », le chef de l’ANP estime que la présidentielle projetée « est réellement la clé pour accéder à l’édification d’un Etat fort avec des fondements sains et solides ».

Agacement

En faisant cette introduction, Ahmed Gaïd Salah ne cache pas son agacement d’entendre des millions d’Algériens s’opposer à l’instauration d’un Etat militaire dans le pays. Le slogan de « Daoula madania, machi 3askaria (Pour un Etat civil et non pas militaire) » ne lui plait pas visiblement.

 Pour lui, « ces slogans mensongers hostiles, aux intentions et objectifs démasqués », sont « des idées empoisonnées qui leur (manifestants) ont été dictées par des cercles hostiles à l’Algérie et à ses institutions constitutionnelles ».

« Des cercles qui vouent une haine inavouée envers l’Armée nationale populaire et envers son commandement national qui a prouvé par la parole puis par les actes qu’il demeure au service de la ligne de conduite nationale du peuple algérien et qu’il nourrit un dévouement inébranlable au serment qu’il a fait devant Allah, le peuple et l’Histoire », estime-t-il.

Après avoir tenté de jouer la carte de la division du mouvement par le biais de l’emblème Amazigh, Ahmed Gaïd Salah sort aussi la carte des slogans et utilise de nouvelles accusations contre ceux qui s’opposent à sa feuille de route : « supplétifs et inféodés de la bande » et « traîtres ».

Lakhdar Bouregaâ

Certainement très gêné par le large soutien dont a bénéficié le moudjahid, Lakhdar Bouregaâ, incarcéré pour avoir exprimé un avis, le chef d’état-major de l’ANP tente, une nouvelle fois, de remettre en cause sa probité. Mais sans le citer. « L’histoire nationale de l’Algérie est une histoire glorieuse et éternelle qui valorise le combat et l’élève aux rangs prestigieux qu’il mérite. Elle considère le vrai moudjahid comme un grain de bien et non pas un germe de mal, un outil pour construire et non pas pour démolir. Aussi quiconque se dissocie de ces véritables vertus de combat, se place systématiquement dans la case des corrupteurs, avec tout ce que cela implique », dit-il.

Le premier responsable de l’armée va encore plus loin en proférant des menaces contre tous ceux qui s’opposent à la feuille de route du pouvoir. « Il est grandement temps d’avoir une vision rigoureuse fondée sur la protection de l’intérêt suprême de l’Algérie, quant à la prise de toutes les dispositions réglementaires envers les agissements de ces traîtres contre l’avenir du peuple et le destin de la patrie », lance-t-il.

Qualifiant de « traîtres » ceux qui ne soutiennent pas sa démarche, Ahmed Gaïd Salah scelle déjà leur sort. « Il est certain que c’est l’appareil de la justice qui statuera sur ce qui adviendra de ces traîtres et prendra toutes les dispositions équitables, mais dissuasives et rigoureuses au demeurant. Aussi, quiconque a l’audace d’attenter à l’Algérie, à l’avenir de son peuple et à la pérennité de son Etat, ne pourra échapper à la sanction et la justice s’occupera de lui tôt ou tard. C’est là le dernier avertissement à l’égard de tous ceux qui marchandent avec l’avenir de la patrie et de son intérêt suprême », ajoute-t-il, en déniant la nationalité algérienne aux manifestants qui ont brandi l’emblème Amazigh.

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