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Procès en appel des hauts responsables : Abdelmalek Sellal demande à la venue de Bouteflika

© DR | les deux anciens chefs du gouvernement, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal
© DR | Ahmed Ouyahia et Abdelmalek sellal

Le procès en appel des anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, de ministres et d’hommes d’affaires s’est ouvert, aujourd’hui à la Cour d’Alger, après deux reports. L’audience a été marquée notamment par les déclarations de l’ancien premier ministre, Abdelmalek Sellal.

Deuxième à être interrogé par le juge, après Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal rejette toutes les accusations retenues contre lui et demande au magistrat de ramener l’ex-président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

« Je ne suis pas responsable. Mon rôle en tant que premier ministre est coordonner l’action du gouvernement pour la bonne exécution du programme du président de la République. Chaque ministre a ses prérogatives. Le principal responsable de la président Bouteflika. Il faut l’interroger », suggère-t-il.

Plusieurs fois directeur de campagne de l’ancien chef de l’Etat, Abdelmalek Sellal nie aussi sa responsabilité dans le financement de cette dernière. « Je n’avais aucun rapport avec l’argent de la campagne. J’étais tranquille chez moi pendant deux ans. On m’a fait appel pour me retirer ensuite le tapis sous les pieds », répond-t-il aux questions du président de la séance qui lui demande le sort de l’argent déposé au niveau de la direction de campagne de l’ancien chef de l’Etat, quelques semaines avant le début du mouvement populaire qui a fait barrage au 5e mandat.

Abdelmalek Sellal, selon des témoins, a beaucoup fait rire les présents dans la salle avec ses réponses spontanées. En larme, l’ancien premier ministre a également tenté de défendre son fils. « J’ai pleuré le jour où on nous conduit tous les deux menottés à la prison. Mon fils a fait ses études en Angleterre. C’est moi qui l’ai convaincu de rentrer au pays pour travailler ici. Nous ne sommes pas dans le besoin », ajoute-t-il. Abdelmalek Sellal défend aussi le fils d’Abdelmadjid Tebboune, sans le citer.

Ouyahia : « J’ai oublié de déclarer les 30 milliards »

 A l’ouverture du procès, les deux anciens premiers ministres et leurs défenses invoquent d’emblée le privilège de juridiction auquel la Constitution actuelle leur donne le droit. Les deux accusés demandent alors l’application de l’article 177 de la loi fondamentale. Une demande rejetée par le procureur de la République.

Appelé en premier à la barre, Ahmed Ouyahia rejette en bloc toutes les accusations retenues contre lui dans le dossier relatif au montage des véhicules. « Je suis nommé quatre fois comme chef du Gouvernement, je connais très bien la mission d’appliquer le programme du président et les intérêts supérieurs de mon pays. On m’a accusé d’avoir établi par népotisme une liste de personnes pour le montage de véhicules, alors que j’ai juste veillé sur les intérêts de mon pays », dit-il.

L’ancien secrétaire général du RND récuse aussi l’accusation de « corruption ». « A propos de dilapidations de deniers publics, je n’ai signé aucun contrat. On m’a accusé  de corruption, qu’on me donne le nom de cet homme qui m’a corrompu, je sors de chez moi sous la garde, je rentre à mon bureau sous la garde, je me demande quand et qui m’a corrompu », lance-t-il.

Concernant l’accusation de fausses déclarations, celui qui détient le record de longévité à la tête du gouvernement, récuse aussi ce chef d’inculpation. « Je n’ai pas fait de fausses déclarations, la preuve, c’est que j’ai fait des dépôts d’argent dans une banque publique. Mon épouse ne possède rien. J’ai juste oublié de déclarer les 30 milliards retrouvés dans un de mes comptes. Au sujet des entreprises de mes enfants, j’en ai informé le président par loyauté et du fait de notre relation quotidienne », explique-t-il.

Interrogé au sujet de la dépossession d’Achaibou et Cevital des marques de KIA et Hyundai, Ouyahia défend le gouvernement de toute responsabilité, expliquant que « ce sont les coréens qui ont attribué la marque KIA à Larbaoui, Hyundai est reprise par Tahkout sur décision des coréens. Le gouvernement n’a rien à voir dans ces affaires », explique-t-il.

Le procès se poursuit toujours et risque de durer encore plus longtemps.   

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