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Pourquoi Gaid Salah veut aller vite vers une présidentielle ?

Le chef d’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, s’oppose toujours à l’idée de la transition démocratique défendue, par une large majorité de partis et de la société civile. Il ne veut rien entendre, visiblement.

 

Alors que le pays s’enlise dans la crise, le premier militaire du pays, vrai du pouvoir selon les observateurs de la scène nationale, continue de manœuvrer pour imposer, contre vents et marrées, sa feuille de route qui se résume, au finale, à l’élection d’un président.

C’est l’idée qu’il met, en tout cas en avant, à chacun de ses discours, prononcé désormais à plusieurs temps et à différents tons. En effet, dans ces deux dernières interventions, hier et aujourd’hui, à partir d’une caserne dépendant de la troisième région militaire (Béchar), Ahmed Gaïd Salah ne jure que par la tenue d’une « élection présidentielle dans les délais constitutionnels ».

Faute d’imagination et par calculs dont on ne connait pas l’arrière-pensée, le vice-ministre de la défense fi mine d’ignorer les raisons ayant conduit à l’échec criard de l’élection prévue pour le 4 juillet prochain.

Alors que le corps électoral s’exprime, chaque vendredi librement à travers de grandioses marches contre toute échéance organisée « par les bandes », le premier responsable de l’ANP se focalise sur, uniquement, la présidentielle.

Il ignore ainsi toutes les initiatives émanant des partis et de la société civile appelant à la nécessité de mettre en place une période de transition en vue d’entamer une réelle sortie de crise.

« Défense d’une constitution dépassée »

 Après avoir insisté, hier, sur l’organisation d’une élection présidentielle, le chef d’état-major de l’ANP prend, aujourd’hui, la défense de la Constitution qui, selon lui, l’émanation de la volonté populaire.

«On parle beaucoup de l’importance de trouver une solution consensuelle entre les dispositions de la Constitution et les revendications populaires. Croient-ils qu’il existe une contradiction ou bien un écart entre ce à quoi tendent les dispositions de la Constitution dans leurs véritables dimensions et ce à quoi appelle le peuple algérien dans ses marches successives ? », s’interroge-t-il.

 Pour Ahmed Gaïd Salah, « le peuple qui a plébiscité sa Constitution est le plus apte à préserver la loi fondamentale de son pays et ses dispositions et à s’y conformer ». « Aussi, il est impensable de procéder au nom du peuple, à la destruction de la réalisation du peuple algérien, qui est la loi fondamentale, soit la Constitution », dit-il.

Et d’ajouter : « Ceux qui prétendent, par ignorance ou arrogance et entêtement, ou animés par des intentions aux objectifs ambigus, oui ambigus, que le pouvoir du peuple est au-dessus de la Constitution et au-dessus de tous- et c’est une vérité utilisées à tort – car ils tentent sciemment d’outrepasser, voire geler, l’application des dispositions de la Constitution, réalisent-ils que cela signifie la suppression de toutes les institutions de l’Etat et s’engouffrer dans un tunnel obscur dénommé le vide constitutionnel ? »

Selon, cela « signifie par conséquent la destruction des fondements de l’Etat national algérien et penser à construire un autre Etat avec d’autres standards, d’autres idées et d’autres projets idéologiques, auxquels seront consacrés des débats sans fin ».

Un trois quart de président ?

« Est-ce leur objectif ? L’Algérie n’est pas un jeu de hasard entre les mains de n’importe qui, ni une proie facile pour les amateurs d’aventurisme. Elle est le produit des sacrifices d’une révolution glorieuse, dénommée le 1er Novembre 1954, qui a besoin de tous ses fidèles enfants pour faire preuve de grande sagesse, de clairvoyance et de rationalité, et de plus de pondération et de perspicacité, car la Constitution algérienne est le giron du peuple et son rempart imprenable; elle est le fédérateur des composantes de son identité nationale et des solides constantes qui n’ont nul besoin de quelque forme que ce soit de révision ou de changement», lance-t-il.

A travers cette nouvelle déclaration, Ahmed Gaïd Salah exprime clairement le rejet, par l’armée, de toute solution qui sort du cadre constitutionnel. Pourtant, le cadre constitutionnel en question est largement dépassé. Pour les observateurs de la scène, il y a une forme de  consensus national qui s’est constitué sur la nécessité d’aller vers une transition et de cesser de perdre du temps qui passe trop vite.

Le pays a déjà perdu plus de trois mois et l’entêtement à vouloir imposer une présidentielle sans changer les règles du jeu actuelles serait synonyme de dilapidation du temps qui joue en défaveur de l’Algérie. L’armée n’ignore certainement pas cette réalité. Pourquoi vouloir alors imposer un président qui n’aura, sans doute, pas la légitimité populaire?

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