Le système ne change pas ses maillons faibles. Décidément, il reconduit le même personnel politique pour le protéger d’une disparition qui se profile à l’horizon. Il reproduit, à cet effet, les mêmes recettes. C’est le cas depuis aujourd’hui.
Quelques heures seulement après le discours d’Ahmed Gaïd Salah dans lequel il s’est opposé catégoriquement aux revendications du mouvement populaire, les partis de l’ex-Alliance pro-Bouteflika lui prêtent allégeance. Et avec beaucoup de zèle.
Adeptes de la gymnastique politique qu’ils pratiquent sans aucun échauffement, les responsables de ces formations proches du régime du président déchu passent, sans transition, du soutien au 5emandat à l’appui à toutes les démarches du chef d’Etat-major de l’ANP.
En effet, le premier parti à avoir déclaré son soutien au chef d’Etat-major de l’ANP est celui qui est la cible du mouvement populaire depuis le 22 février, à savoir le FLN. Cette formation dont les dirigeants ont tenté d’imposer au pays un 5e mandat d’un grabataire, semble vouloir trouver refuge sous l’aile de l’institution militaire. Il affiche de ce fait son soutien total à Ahmed Gaïd Salah.
Après avoir applaudi l’article 102 de la constitution qui a conduit à la chute de son propre président, l’ex-parti unique s’aligne sur la position du vice-ministre de la Défense. «Nous soutenons avec force et conviction l’institution militaire qui n’a pas voulue emprunter cette voie de la transition à l’issue incertaine et dont les conséquences seront négatives tant pour le peuple que pour le pays. Au FLN, nous sommes en faveur d’un dialogue constructif, d’une solution dans un cadre constitutionnel. Nous plaidons pour une innovation dans le cadre constitutionnel », déclare le nouveau SG du FLN, Mohamed Djemai.
Garde-à-vous
Sans donner aucune proposition pour sortir de la crise actuelle, le FLN cherche visiblement à échapper au tourbillon de la révolution et à la colère des manifestants qui scandent à chaque manifestation : « FLN dégage ».
Comme l’ex-parti unique, le RND d’Ahmed Ouyahia, le TAJ d’Amar Ghoul et le MPA d’Amara Benyounes se sont mis aussi au Garde-à-vous. Ils saluent à leur tour le contenu du discours d’Ahmed Gaïd Salah.
Effectivement, le RND exprime, dans un communiqué laconique rendu public cet après-midi, son souhait de « voir l’élection présidentielle se tenir rapidement pour dépasser cette crise et enter dans la période de réformes ». Le parti de l’ancien premier ministre soutient aussi l’appel d’Etat-major à l’accélération du processus de mise en place d’une instance indépendante de gestion des élections.
Même posture chez le MPA. « Conscient de la gravité de la situation du pays, le Mouvement populaire algérien accueille avec satisfaction les dernières déclarations du vice-ministre de la défense nationale et chef d’état-major de l’ANP, qui constituent une confirmation sans équivoque de l’engagement de l’institution militaire pour une sortie de crise apaisée », précise un communiqué de cette formation.
Le MPA, lit-on dans le même communiqué, réaffirme son attachement à un processus constitutionnel, « seul à même d’épargner au pays des errements préjudiciables, qui pourraient hypothéquer son avenir immédiat ». Le parti TAJ signe aussi la même réaction en réitérant son soutien à « la démarche prônée par Ahmed Gaïd Salah ».
