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Nordine Heddar, le « vendeur d’armes » qui a même vendu sa fille

Présenté par la télévision publique comme le présumé « fournisseur d’armes » au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), Nordine Heddar est un « repris de justice » très connu des services de sécurité pour ses activités clandestines. Pour gagner de l’argent il est prêt pour tout, même vendre sa propre fille de quelques mois ! Portrait d’un trafiquant au service du plus offrant !

Fin mars dernier, l’agence officielle APS a relayé un communiqué du parquet du tribunal de Azazga à Tizi Ouzou « faisant état de l’existence d’un plan pour l’organisation d’opérations terroristes au véhicule piégé, au cœur du Hirak dans les villes de Tizi-Ouzou et Bejaia ». La même source avait précisé qu’« une enquête a été ouverte et a permis l’identification des 5 mis en cause dans cette affaire ». Par la suite, quatre individus dont Noredine Heddar ont été placés sous contrôle judiciaire et un cinquième a été placé en détention préventive.

Quelques jours plus tard, la télévision publique violant toute éthique et déontologie du métier de journalisme, diffuse un « entretien » avec Nordine Heddar, se présentant comme fournisseur d’armes pour le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK). Depuis la diffusion de cette séquence, les réseaux sociaux se sont enflammés.

Mais qui est ce Noredine Heddar, le présumé « fournisseur d’armes » au MAK ?

Né en mai 1985 à Mekla, Nordine est très connu dans son village Souamàa à Tizi Ouzou. « Il n’a aucune relation avec la politique ! Ah pardon, si ! Sa seule politique c’est l’argent et peu importe avec qui il le gagne » ironise un homme de son village qui est de sa génération.

 Il est très difficile d’avoir des témoignages sur « l’homme qui est devenu la honte du village ». « En 2009, lors de la campagne électorale du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, la majorité du village n’a pas voté, mais Noredine a été payé pour ouvrir un bureau de campagne pour le candidat, même s’il savait qu’il ne drainerait pas dix chats » nous raconte Madjid* qui a insisté pour qu’on change son nom. « Ils (direction de campagne de Bouteflika NDLR) lui ont donné un bon baquet d’argent pour cette mision ».

Nordine Heddar est connu ici comme « l’homme à problèmes ». Sa relation avec les chasseurs auxquels il vendait des fusils et des munitions « était au su de tout le monde » nous raconte un autre citoyen de son village qui a exigé de garder l’anonymat. « Il n’avait peur de personne, parfois, il venait avec un coffre plein de munitions et il traverse tous les barrages sans être inquiété ».

« Détournement de mineur »

Alors qu’il était en relation avec Samia*, fille mineure âgée de 16 ans, Nordine « a eu des relations sexuelles hors mariage » avec elle. Suite à ça, ils ont eu un garçon, puis une fille. « Quelques mois plus tard, il a demandé à Samia d’emmener leur fille avec eux et d’aller prendre l’air » nous raconte une source judiciaire proche du dossier.

Quand nous avons creusé plus dans ses dossiers juridiques, Nordine Heddar a un palmarès de condamnations par le tribunal de Azazga et la Cour de Tizi Ouzou pour « faux usage de faux », « détournement de mineur » et pire encore. Le 12 avril 2017, Nordine était condamné par le tribunal d’Azazga à 4 ans de prison ferme pour une histoire surréaliste.

Par la suite « ils ont pris la voiture d’Azazga et se sont dirigés vers Tizi Ouzou. Arrivés à Oued Aissi (quelques kilomètres seulement avant Tizi Ouzou Ndlr), il s’est garé à côté d’une autre voiture dans laquelle se trouvait un couple, et il leur a remis sa fille contre un sac d’argent » ajoute notre source qui précise que Samia s’est opposée à cette « vente », mais « elle a cédé sous menace de mort ».

Dans son village, les gens n’hésitent pas à le traiter de « délinquant » ou même de « voyou ». Fin mars dernier, Noredine Haddar était impliqué dans un réseau de vente de munitions pour fusils de chasses de type 12 et 16 millimètres.

Les équipes du Centre Territorial de Recherche et d’Investigation (CTRI) ont arrêté une voiture de type Peugeot 206 à la gare routière ou stationnent les transporteurs de voyageurs allant de la ville de Tizi Ouzou vers Beni-Douala.

« Le gendarme assurait le transport des munitions »

Selon des sources proches du dossier, un gendarme de la brigade de Fréha à Tizi Ouzou est impliqué dans ce dossier. « Le gendarme assurait le transport des munitions avec sa voiture personnelle depuis Tebessa vers un entrepôt à Boumerdes, premier lieu de stockage des munitions avant d’acheminer une autre quantité destinée à la vente à Tizi Ouzou » révèle notre source qui précise que le propriétaire de l’entrepôt est en fuite et activement recherché par les services de sécurité. Le gendarme a été placé par le tribunal militaire en détention préventive.

Selon la même source, Nordine Heddar était l’intermédiaire entre le gendarme et S. un transporteur clandestin qui s’occupait de la revente dans la région. « Ils ont conclu une première transaction qui a bien réussi, chose qui a mis les deux parties en confiances » a ajouté notre source.

Mais dans l’affaire de Nordine Heddar, beaucoup de contradictions ont été relevées. Pourquoi le tribunal de Azazga a décidé de le mettre sous contrôle judiciaire alors qu’il était impliqué dans une affaire de ventre d’armes alors qu’il est récidiviste ? Comment peut-on relayer ses propos à la télévision publique alors que finalement, c’est un repris de justice décoré avec liasse de condamnations ?

Le président du MAK, Ferhat Mhenni avait répondu à travers un communiqué dans lequel il a nié toutes les accusations, et a mis au « au défi le ministère algérien de la défense de donner le nom de ce prétendu « militant du MAK », sa date et son lieu de naissance de telle sorte que les citoyens de la Kabylie puissent vérifier par eux-mêmes la gravité de l’accusation portée contre nous mais aussi l’énormité du mensonge ».

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