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Qui est vraiment « l’allumeuse » Naima SALHI?

La pratique politique, en Algérie, s’appauvrit, chaque jour davantage, par le fait des sorties de quelques hommes et femmes versés dans le discours spectacle, trempés, à la fois, dans des formules grotesques et aventureuses.

Les propos de la députée Naima Salhi, qui charge la culture Amazighe, s’inscrivent dans cette représentation burlesque, mais déplorable et extrêmement menaçante de la cohésion nationale. Elle emprunte au style Amar Saidani et Ould Abbès, l’ancien et l’actuel chef du FLN, beaucoup de leur extravagance.

Députée sulfureuse

Plus que les « deux dinosaures », la députée fait dans la provocation et le narcissisme. Mais le personnage est bien dans son rôle. Naima Salhi est chef d’un parti, le PEP, parti de l’équité et de la proclamation, créé il y a à peine six ans. Invisible sur l’échiquier national, avec seulement un siège gagné lors des législatives de mai 2017. Il est revenu à cette députée sulfureuse.

Islamiste assumée

Pour remplir sa mission, Naima Salhi a choisi de jouer sur le terrain de la provoc’ en prêchant sur les deux champs qui captent le plus d’intérêts : la religion et l’identité. Islamiste assumée, nourrie jusqu’à la moelle de l’intégrisme, Naima Salhi s’est naturellement investie dans des études en sciences islamiques. Elle abhorre la mixité y compris sur les bancs de l’école. La séparation entre garçons et filles participe, selon elle, à la « bonne éducation» que se doit de donner l’école algérienne.

Jupes courtes

Pas très loin du discours salafiste, elle est même allée jusqu’à établir le lien entre les enlèvements d’enfants et la mixité, à la façon des barbus qui expliquent les tremblements de terre comme un châtiment divin contre les jupes courtes. Partisane zélée de la polygamie, son nom est associé à cette déclaration où elle préfère voir son mari avec une seconde épouse qu’avec une maîtresse. Et cette autre qui veut qu’elle soit une femme extrêmement soumise à son mari.

Contrat est tacite

Le combat de Naima Salhi est à contre-courant de celui des féministes qui aspirent à la réforme du code de la famille. C’est toutes ces déclarations prétentieuses et volontairement pompeuses qui font de cette cinquantenaire, mère de cinq enfants, le parfait personnage qui intéresse les plateaux des télévisions privées algériennes. Le contrat est tacite, chacun trouve son compte : les télés ont de quoi nourrir la soif du sensationnel de leur audimat, et Salhi de quoi se faire un nom. « J’ai une popularité, el hamdoulah» déclarait-elle, d’ailleurs dans une émission d’un face à face télévisuel. Son comportement, trahit, par des symptômes de paranoïa et de surestime de soi, investit même les réseaux sociaux.

L’occasion idoine

Sur sa dernière vidéo fielleuse, elle déverse sa haine contre Tamazight et jure, comme représailles, d’interdire désormais à sa fille de prononcer le moindre mot en kabyle, croyant trouver l’occasion idoine pour appliquer la loi du Talion. En effet,  Naima Salhi n’a jamais caché sa haine pour la culture et la langue Amazighes. Encore plus pour tout ce qui est kabyle. En diabolisant le MAK, le mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, on se souvient qu’elle a traité son leader, Ferhat M’henni, de « terroriste », suggérant sa liquidation.

Meurtre de Kamel Daoud

Un verdict qui n’a rien à envier à celui d’un certain Hamadache appelant au meurtre de Kamel Daoud. La réaction de Naima Salhi est en parfaite adéquation avec l’esprit de son parti qui plaide pour la peine de mort. Elle le dit publiquement quand on lui demande de détailler le programme de son parti. Un parti qui, pour s’attirer les feux de la rampe, trouve en sa présidente une allumeuse qui joue bougrement son rôle. Il y a certainement motif à rire, mais il faut aussi sérieusement s’en inquiéter.

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