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Mouloud Hamrouche: « Il faut établir des passerelles et des confiances entre le peuple et l’armée »

Crédit photo: DR | Mouloud Hamrouche, ancien chef de gouvernement

L’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamroche a mis en avant, ce mercredi 4 septembre, la nécessité d’établir des “passerelles et des confiances” entre les deux corps vitaux de l’Algérie que sont le peuple et l’armée. Mais il met toutefois en garde contre la persistance du modèle actuel construit autour de « réseaux » qui refusent « un fonctionnement institutionnel de l’Etat et des pouvoir ».

 
Mouloud Hamrouche appelle, dans une contribution publiée par le journal El Watan, à des « phases de structuration, de transformations « à mener en « concertation, librement et démocratiquement ». Pour l’ancien chef du gouvernement il faut établir « des passerelles et des confiances entre ces deux corps vitaux de l’Algérie, le peuple et son armée nationale populaire”, à l’émergence de “médiations porteuses de capacités, de vertus et d’honnêtetés pour contribuer et aider à libérer le pays et l’armée des pièges mortels”.  Pour lui, la plupart de ces “tâches et de ces initiatives reviennent au commandement de l’ANP ». 
« Le pays a cruellement besoin non pas d’un simple consentement ou un changement d’hommes, mais d’un vrai modèle institutionnel politique et étatique. Car sa survie, celle de son armée et de son gouvernement en dépendent », a-t-il estimé.

« Des réseaux qui veulent garder le droit d’autogérer le pouvoir »

 
Mouloud Hamrouche a révélé « l’existence des réseaux d’allégeance et de coercition/corruption qui « continuent, malgré ce désastre, à vouloir garder le droit d’autogérer le pouvoir, de préserver leurs statuts et positions tout en maintenant leur divorce avec le peuple et leur désincarnation sociale et identitaire. »
« Ces réseaux veulent continuer à fixer la posture de l’armée et sa feuille de route. Ces tenants, leurs médias et leurs relais sont toujours en action de régénérescence ou de renforcement. Ils refusent tout bonnement un fonctionnement institutionnel de l’Etat et des pouvoirs. Car ils redoutent qu’un simple contrôle de légalité fasse fondre leurs armes : le mensonge, le chantage ou la menace. Ce sont des armes par lesquelles l’Algérie a été stoppée dans son élan et soumise à une régression générale terrible », a mis en garde l’ancien chef du gouvernement.

C’est pourquoi, l’armée « ne veut plus et ne peut plus » servir, selon Mouloud Hamrouche, « de base sociale et politique ni de régulateur ou protecteur de tel pouvoir et de tel gouvernement. Une façade qui a remis en cause la souveraineté des électeurs et mis en danger la cohésion et la sécurité de l’armée ».

« Une persistance dans cette pratique serait une menace mortelle pour l’Algérie, son Etat et son armée. Le commandement de l’ANP l’avait bien apprécié et avait affiché une position en harmonie avec celle du hirak en exigeant l’activation de l’article 102 en liaison avec les articles 7 et 8. Donc, demander aujourd’hui l’organisation au plus vite des élections apparaît comme une logique froide de raison », a-t-il averti.

« le changement du système est la solution et non le problème »

« Mais il reste à savoir et à fixer les conditions, les garanties et l’organisation des vérifications, des contrôles et des voies de recours pour une élection qu’on veut exemplaire et originelle. Toutes ces questions graves et plus décisives les unes que les autres échoient-elles à un processus de dialogue mené par ceux-là mêmes dont le hirak exige le départ? », s’interroge Mouloud Hamrouche faisant allusion au panel de Karim Younes.

Pour lui, « Il n’y a pas que la question des conditions d’organisation des élections et ses conséquences. Il y a aussi l’exigence de la séparation de l’Etat, sa pérennité et sa stabilité de la vie d’un Exécutif ».

Car, selon M.Hamrouche, « les conditions de la légitimation du gouvernement, de son fonctionnement, de son évaluation et de son remplacement demeurent-elles tributaires des réseaux qui contrôlent aujourd’hui des administrations gouvernementales et locales et qui possèdent de vrais relais clientélistes. Ils manœuvreront pour bloquer la volonté des Algériens ou à défaut la faire dévier ».

Mouloud Hamrouche estime que « le changement du système est la solution et non le problème ». Mais ce changement passe-t-il par une élection présidentielle dans les meilleurs délais, comme le souhaite le commandement de l’armée ? Le commandement de l’armée avait affiché « une position en harmonie avec celle du hirak en exigeant l’activation de l’article 102 en liaison avec les articles 7 et 8. Donc demander aujourd’hui l’organisation au plus cure des élections apparaît comme une logique froide de raison », souligne l’ancien chef de gouvernement, avant de se montrer réservé sur le processus.
« Le peuple a parlé et a clamé haut et fort, l’armée a répondu en accompagnant son mouvement. Le peuple, par son hirak pacifique, national et unitaire a déjà gagné en créant une situation algérienne nouvelle et forte. Il faut établir des passerelles et des confiances entre ces deux corps vitaux de l’Algérie, le peuple et son Armée nationale populaire », explique-t-il.
« Le choix n’est pas et ne doit pas être entre le système ou le chaos, mais entre le système et une Algérie meilleure. Pour cela, le peuple est en processus constituant tous les vendredis et sa jeunesse estudiantine tous les mardis depuis plus de six mois. Un mouvement un et indivisible », conclut-il.

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