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Mgr Teissier tire sa révérence : Un ami de tout le monde !


Il fut un humaniste et ami de tout le monde. Il était aussi un acteur important dans la promotion du dialogue inter-religions. Lui, c’est l’ex-archevêque d’Alger, Mgr Henri Teissier, décédé, aujourd’hui, à l’âge de 91 ans à Lyon en France, d’un AVC.

Ayant succédé à un autre grand homme de l’église d’Algérie, en l’occurrence Mgr Duval, l’homme a œuvré, tout au long de son parcours en Algérie, dont il obtient la nationalité depuis 1966, pour le dialogue inter-religions.

Né le 21 juillet 1929 à Lyon, Henri Teissier était un évêque catholique franco-algérien. Il a passé près de 66 ans de sa vie en Algérie, où il a tenté de promouvoir la cohabitation et le dialogue interreligieux. Il est aussi un témoin direct de la décennie noire en Algérie.

Ordonné prêtre en 1955, Mgr Teissier fut archevêque d’Alger de 1988 à 2008. « Nous sommes très émus. Nous perdons un père et un frère, celui qui nous a guidés, conduits et accompagnés durant de longues années dans cette église d’Algérie, durant la guerre (d’indépendance), (pendant) la décennie noire… Il était très proche de tout le monde. Il était le pasteur de notre église qui a construit une relation avec son peuple fraternel algérien », explique Mgr Paul Desfarges, actuel archevêque d’Alger.

Ancien évêque d’Oran, artisan convaincu du dialogue islamo-chrétien, il avait succédé le 29 avril 1988 au cardinal Léon-Etienne Duval. Issu d’une famille originaire de Philippeville (actuelle localité algérienne de Skikda), Henri Teissier choisit, dès son ordination en 1955, le diocèse d’Alger. Il étudie l’arabe et les langues orientales, puis les sciences islamiques à l’université du Caire.

De retour à Alger, il débute en pleine guerre d’indépendance (de 1958 à 1962), comme vicaire dans le quartier populaire de Belcourt. En 1962, il met sur pied une maison ouverte à la culture arabo-musulmane, une maison « d’enseignement de la langue et de dialogue avec les Algériens » qu’il dirigera jusqu’en 1972, date à laquelle il devient évêque d’Oran.

Excellent arabisant et spécialiste de l’islam, une fois devenu archevêque, il est associé à toutes les responsabilités de Mgr Duval dont il devient coadjuteur en 1981. Il mène alors une action dans la lignée de celle du cardinal: la rencontre entre chrétiens et musulmans.

« Mon expérience a été d’abord celle de Mgr Duval. C’est lui qui m’a ordonné évêque, d’abord à Oran, le 2 février 1973, puis à Alger pour être son adjoint le 2 février 1981, et enfin, il m’a laissé sa charge le 29 avril 1988. J’ai vécu cette responsabilité comme une mission au service des chrétiens et pour que ces derniers développent des relations d’amitié avec la société algérienne et se mobilisent pour le bien commun.

J’ai pris mes nouvelles missions à la fin du mois d’avril 1988 et l’Algérie a subi des épreuves cruciales à partir du 5 octobre de la même année, qui se sont aggravées à partir de 1992. Donc, j’ai eu à servir la communauté chrétienne d’Algérie dans cette période difficile », a déclaré, en 2008, Mgr Teissier au quotidien El Watan.

« L’Algérie est mon espérance »

L’ex-archevêque d’Alger n’a jamais caché son amour pour l’Algérie, où il sera d’ailleurs inhumé. « L’Algérie, c’est mon espérance. C’est le lieu où je peux apporter ma petite contribution à la réconciliation et à la fraternité universelles. C’est la part d’humanité qu’il m’a été donné de servir et d’aimer. Je ne peux travailler à la paix, à la solidarité en un autre lieu que celui où j’ai passé cinquante-cinq ans de ma vie et où j’ai mené tous les combats de mon existence », avait-il confié, en 2003, au journal La Croix.

Respecté par tous, Mgr Teissier a également des rapports apaisé avec l’administration algérienne. Après la promulgation de la loi régissant l’exercice des cultes autres que musulmans et la campagne lancée contre l’évangélisation en Algérie, l’homme a eu des critiques constructives.

Il avait appelé à ne pas faire d’amalgame. «Je retiens de toutes ces années le fait d’avoir pu aider une communauté chrétienne qui est dans une relation fraternelle avec la société algérienne. Mais la campagne contre l’évangélisation, enclenchée ces derniers mois, a été très douloureuse pour nous. Je pense que nous avons vécu, depuis l’indépendance, dans une amitié avec des milliers d’Algériens, et puis subitement, on vient nous juger sur la base d’une action que nous n’avons pas menée. Ce n’est pas nous qui avons mené cette campagne d’évangélisation et elle ne répond pas à notre conception de la relation entre chrétiens et musulmans », avait-il précisé en 2008.

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