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Menacé de poursuites : La direction d’El Watan suspend un journaliste qui a critiqué le changement de sa ligne éditoriale

© DR | le journaliste Mohand Aziri, suspendu par le journal El Watan

La nouvelle vient d’être annoncée par le concerné. La direction du journal El Watan vient de sanctionner le journaliste et ancien secrétaire général de la section syndicale de l’entreprise, Mohand Aziri.


Ce dernier est menacé de poursuites judiciaires « pour avoir diffamé le directeur de publication, Tayeb Belghiche », auteur d’un article élogieux à l’égard du président, Abdelmadjid Tebboune.
«Mon employeur, El Watan, en plus de ne tolérer aucune critique (interne) n’a vraiment aucun humour. La direction du journal vient de déposer plainte pour diffamation (en cause un post Facebook) et décide d’une suspension conservatoire de ma position de salarié en attendant une comparution en conseil de discipline », annonce le journaliste Mohand Aziri.

La direction du journal, sous le feu de la critique depuis samedi dernier suite à la publication d’un compte rendu de la rencontre du Chef de l’Etat avec des directeurs de médias, n’a pas apprécié le post du journaliste qui critique avec ironie ce changement inattendu, et sans explication, de la ligne éditoriale.

« Erratum : une coquille malencontreuse s’est glissée dans l’édition d’El Watan d’aujourd’hui (Samedi 2 mai ndlr). Son auteur, le directeur de la publication, himself, a été soumis aussitôt à « La Question ». Pas de sanction en vue mais juste un rappel à l’ordre décliné en ces termes : vous voulez continuer à vous exprimer aussi librement ? Choisissiez les pages de pub ! Plates excuses à nos lecteurs qui auront corrigé d’eux même », écrit Mohand Aziri.

Pour ça, il a reçu, aujourd’hui, un questionnaire dans lequel la direction du journal lui demande de s’expliquer. « Vous avez diffamé le journal El Watan, son directeur général et l’ensemble de la direction. Veuillez vous expliquer », demande le journal à son employé.

Pourquoi cette réaction disproportionnée ? Cela sent un acharnement contre le journaliste « qui ne s’entend plus, selon des sources, avec les actionnaires du journal qui ne voulaient pas d’un syndicat dans l’entreprise ».

Elle est disproportionnée puisque le vice-directeur de ce quotidien, Ali Bahmane, a publié, dans l’édition d’aujourd’hui, un long papier pour justifier ce revirement. Il se réfère à la disparition, il y a quelques jours, « d’un journal, et pas des moindres, en l’occurrence Ennahar ».

Nous avons contacté la direction du journal, et Ali Bahmane, directeur adjoint explique que Mohand Aziri « est un ex secrétaire général de la section syndicale UGTA évincé par les travailleurs l’année dernière pour ses agissements, et ce dernier a utilisé deux fois Facebook pour diffamer gravement le journal en l’accusant de vouloir créer un comité de censure ». Il explique notamment qu« avant hier il a fait la même chose avec le directeur général et tous ses collègues qualifiés de « moutons noirs » » .

Ali Bahmane confirme également qu’une action en justice est en cours . « Aujourd’hui il a été suspendu et passera en conseil de discipline selon le règlement intérieur » conclut notre interlocuteur.

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