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Mahmoud Abbas reporte les élections palestiniennes

Le chef de l’Etat palestinien, Mahmoud Abbas, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi 30 avril 2021, le report des premières élections en quinze ans dans les territoires palestiniens, et ce, tant que la tenue du scrutin n’était pas « garantie » dans la ville de Jérusalem-Est à Israël.

« Nous avons décidé de reporter la date des élections jusqu’à ce que (…) notre peuple puisse exercer ses droits démocratiques à Jérusalem« , a déclaré M. Abbas en marge d’une entrevue de la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en prévision des élections législatives prévues pour le 22 mai du mois prochain.

À l’issue de cette décision, la commission électorale palestinienne a annoncé la suspension de ses activités portant préparation des élections annoncées en janvier dernier, qui visait a mettre en place un projet de « réconciliation » entre le parti laïc Fatah de Mahmoud Abbas et les islamistes du Hamas.

Le parti Hamas a pour sa part critiqué dans un communiqué cette décision estimant que ,« le Fatah et le président palestinien portent l’entière responsabilité de la décision [de reporter les élections] et de ses conséquences qui représentent rien moins qu’un coup d’Etat contre notre accord « , s’insurgent-t-ils.

Contestation dans la rue

Dans la ville de Ramallah, où l’Autorité palestinienne de M. Abbas a de coutume d’organiser des manifestations, des centaines de personnes sont descendues dans les rues afin de dénoncer tout report du scrutin, a constaté un journaliste de l’Agence France Presse (AFP) présent sur les lieux.

Il est a noter que suite aux dernières élections législatives, de l’année 2006, les frictions entre le Fatah et le Hamas avaient conduit à des affrontements ainsi qu’une division géographique du pouvoir entre l’Autorité palestinienne, contrôlée par le Fatah et qui siège en Cisjordanie occupée, et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

Du côté de Jérusalem-Est, partie orientale de la Ville sainte considérée par les Palestiniens comme la capitale de leur futur Etat, elle n’est contrôlée par aucun de ces deux camps car annexée depuis plus de cinquante ans par Israël.

Pour sa part, la commission électorale palestinienne avait assuré pouvoir mettre en place des bureaux de vote dans des villes voisines de Jérusalem, en Cisjordanie occupée. Seulement Mahmoud Abbas a rejeté jeudi soir cette option, disant vouloir la tenue du vote à Jérusalem, pour que les partis puissent y mener leur campagne électorale.

Manifestations à Jérusalem contre la police israélienne

Notons par ailleurs, que cette annonce de report des législatives intervient au moment ou Jérusalem-Est fait déjà face à des manifestations quotidiennes de jeunes Palestiniens contre la police israélienne. Ces manifestations avaient fait la semaine dernière plus d’une centaine de blessés en une seule nuit.

Selon l’AFP, si le chef de l’Etat palestinien exige des élections à Jérusalem-Est, c’est parce qu’il est confronté à une insurrection au sein de son parti, le Fatah. En effet, plus d’une trentaine de listes électorales rivalisent pour les législatives, dont deux courants défiant le Fatah de l’intérieur à savoir, l’opposant de longue date Mohammed Dahlan, exilé aux Emirats arabes unis, et celui du neveu de Yasser Arafat, Nasser Al-Kidwa.

« Si Abbas reporte les élections, nous organiserons des manifestations« , avait prévenu cette semaine Daoud Abou Libdeh, un candidat auprès de la liste de Mohammed Dahlan.

Hormis ces deux partis, Mahmoud Abbas fait en sus face aux islamistes armés du Hamas, qui rappelons-le contrôle la bande de Gaza, territoire de deux millions d’habitants, et a également pour ambition d’élargir son influence en Cisjordanie, où vivent 2,8 millions de Palestiniens.

Avec AFP.

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