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L’ONU dénonce les conditions de détention des migrants en Libye

Assassinats, détention arbitraire et tortures, viols collectifs, esclavage et traite des êtres humains… C’est avec ces mots que l’ONU qualifie dans un rapport, publié jeudi dernier, les exactions dont sont victimes les migrants qui transitent par la Libye.

 
« Il y a un échec total à l’échelle locale et internationale à gérer cette calamité humaine cachée qui continue de se produire en Libye», a déclaré Ghassan Salamé, représentant de la mission politique des Nations Unies en Libye (MINUS).
Le responsable de la MINUS pointe du doigt l’immobilisme de l’État libyen dans la protection des migrants qui y transitent. Car selon le rapport, il existe « une complicité de certains acteurs étatiques, notamment des responsables locaux, des membres de groupes armés officiellement intégrés aux institutions de l’État et des représentants des ministères de l’Intérieur et de la Défense, dans le trafic illicite ou le trafic de migrants et de réfugiés ».

Conditions inhumaines dans les 11 centres de détention

Le rapport onusien souligne que depuis le début de 2017, les quelques 29 000 migrants renvoyés en Libye par les garde-côtes « ont été placés dans des centres de détention où des milliers de personnes restent indéfiniment et arbitrairement, sans procédures régulières ni accès à un avocat ou à des services consulaires ».
« Des cas de torture, de mauvais traitements, de travaux forcés et de viols sont commis par les gardes. Les migrants retenus dans les centres sont systématiquement soumis à la famine et à des passages à tabac sévères, brûlés avec des objets chauds en métal, électrocutés et soumis à d’autres formes de mauvais traitements dans le but d’extorquer de l’argent à leurs familles par le biais d’un système complexe de transferts d’argent », ont constaté les membres du personnel de l’ONU, qui se sont rendus dans les 11 centres de détention où sont détenus des milliers de migrants et de réfugiés.

Traitements médicaux inadéquats

Outre les exactions et les actes de violence perpétrés contre les personnes détenues, le rapport souligne leur état de santé déplorable. « Beaucoup d’entre elles souffrent de malnutrition, d’infections cutanées, de diarrhée aiguë, d’infections du tractus respiratoire et d’autres affections, ainsi que de traitements médicaux inadéquats. Les enfants sont détenus avec des adultes dans les mêmes conditions sordides », peut-on lire dans son document.
Le climat d’anarchie en Libye fournit un terrain fertile pour les activités illicites, laissant les migrants et les réfugiés « à la merci d’innombrables prédateurs qui les considèrent comme des marchandises à exploiter et à extorquer», indique le rapport, notant que «l’écrasante majorité des femmes et des adolescentes » ont déclaré avoir été « violées par des passeurs ou des trafiquants ».
Il est à noter que les conclusions du rapport reposent « sur 1 300 témoignages de première main recueillis par le personnel des droits de l’homme des Nations Unies en Libye, ainsi que sur des migrants qui sont rentrés au Nigéria ou ont réussi à atteindre l’Italie, retraçant tout le parcours des migrants et des réfugiés de la frontière sud de la Libye, à travers le désert jusqu’à la côte nord ».

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