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L’ONU condamne la peine contre Khaled Drareni et exige sa libération

Au lendemain de sa condamnation, en appel, à deux ans de prison ferme, l’Organisation des Nations Unies (l’ONU) a condamné la peine prononcée contre le journaliste Khaled Drareni et a appelé les autorités algériennes à annuler « la sentence » et à le « libérer de prison ».

En effet, via un communiqué parvenu à notre rédaction, un groupe d’experts des droits de l’Homme de l’ONU ont condamné « avec la plus grande fermeté cette peine de deux ans de prison infligée à un journaliste qui ne faisait que son travail », et ont appelé « les autorités algériennes à l’annuler et à libérer M. Drareni ».

Il s’agit de Clément Nyaletsossi Voule, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, Irene Khan, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Mary Lawlor, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme. Et les membres du groupe de travail sur la détention arbitraire, Leigh Toomey (Présidente),  Elina Steinerte (Vice-présidente), José Guevara Bermúdez, Seong-Phil Hong, Sètondji Adjovi.

Condamné en première instance à trois ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M’hamed, le 10 août dernier, les experts des droits de l’Homme estiment que la réduction de sa peine à deux ans de prison ferme « est encore grossièrement inappropriée car les accusations portées contre lui constituent une violation flagrante de la liberté d’expression, de la réunion pacifique et d’association ».

En outre, et en estimant que « les autorités algériennes utilisent de plus en plus les lois sur la sécurité nationale pour poursuivre les personnes qui exercent leurs droits aux libertés d’opinion et d’expression, et de réunion pacifique et d’association », les experts onusiens ont appelé « à la libération de tous les militants politiques et défenseurs des droits de l’Homme ».

Ils ont critiqué, dans ce sens, le projet de loi criminalisant « la diffusion de fausses nouvelles et le financement de toute association susceptible de porter atteinte à l’État ou aux intérêts fondamentaux de l’Algérie ».

Pour ces experts, « si elle est adoptée, cette loi ouvrirait la voie à davantage d’arrestations et de détentions de dissidents, tels que les manifestants et les partisans du mouvement Hirak ».

« Nous demandons instamment au gouvernement de mettre fin à l’arrestation et à la détention d’activistes politiques, d’avocats, de journalistes et de défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que de toute personne qui exprime sa dissidence ou sa critique du gouvernement », ont exigé les experts.

« Drareni, et tous les autres qui sont actuellement en prison, ou qui attendent d’être jugés simplement pour avoir fait leur travail et défendu les droits de l’Homme, doivent être immédiatement libérés et protégés », ont-ils ajouté.

« En vertu du droit international, toute personne qui surveille une assemblée doit être protégée par l’État, qu’il s’agisse d’un journaliste, membre d’une institution nationale des droits de l’Homme ou d’un simple citoyen », ont-ils rappelé.

Et de marteler: « Il est inacceptable d’arrêter quiconque – surtout un journaliste – pour la simple diffusion d’une vidéo qui montre les forces de sécurité en train d’utiliser la violence contre les manifestants ».

Rappelons que le journaliste Khaled Drareni a été condamné le 10 août à trois ans de prison ferme. Le 15 septembre, il a été condamné, en appel, à deux ans de prison ferme. Sa peine, même réduite, a soulevé une grande vague d’indignation auprès des partisans de la liberté de la presse qui espéraient la relaxe pour le journaliste. Arrêté, en mars dernier, alors qu’il faisait sont travail, Khaled Drareni est poursuivi pour « atteinte à l’unité nationale » et « incitation à attroupement non armé ».

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