Le groupe de musique touareg, Tinariwen, spécialisé dans le style Assouf qui fait la synthèse entre le blues, le rock et la musique traditionnelle des touareg, a été interdit de se produire en Algérie, où il a prévu une tournée dans les wilayas d’Oran, Alger et Constantine ainsi qu’un spectacle à Tamanrasset.
D’une source proche de ce célèbre groupe qui jouit d’une réputation internationale, nous avons appris que cette interdiction leur avait été notifiée à Tamanrasset où il s’apprêtait à animer un spectacle à l’occasion de la fête du nouvel an, laquelle était organisée par l’association « Sauver l’Imzad », qui est, faut-il le noter, présidée par Farida Sellal. Selon notre source, les organisateurs de cette festivité ont demandé à certains éléments de ce groupe, les originaires du Mali en l’occurrence, de libérer la scène et d’annuler leur spectacle pour la simple raison « qu’ils n’ont pas de visa d’entrée sur leurs passeports et qu’ils sont donc en situation irrégulière sur le territoire algérien ».
« Raciste à l’égard de ce groupe »
Le seul artiste autorisé à monter sur scène était Ibrahim Alhabib, appelé communément « Abraybone ». « Nous n’avons rien compris à cette décision arbitraire. Si Ibrahim avait accepté de chanter c’était par respect au public et aux milliers de fans qui se sont déplacés pour assister au spectacle de Tinariwen » nous confie-t-on. Les présents qui ont tous appris le vil geste du comité d’organisation, condamnent fermement cette attitude qui ne peut être que raciste à l’égard de ce groupe qui a, à maintes reprises hissé le drapeau algérien à l’échelle mondiale et dans chaque pays où ils se reproduiront. La même source précise que le groupe, qui se trouvait en Mauritanie pour la production d’un nouvel Album, était invité par la présidente de l’association Sauver l’Imzad afin de donner du tonus à sa manifestation dont la tenue a été largement contestée sur les réseaux sociaux.
« ingratitude des organisateurs »
Il fallait donc annoncer la présence de Tinariwen pour que cesse la campagne de dénigrement menée sur l’espace virtuel et permettre à l’association d’exécuter normalement son programme. « Ce qui est arrivé à Tinariwen renseigne non seulement sur l’ingratitude des organisateurs mais aussi sur leur mépris à l’égard de ces artistes patriotiques qui ont accepté de parcourir des milliers de kilomètres rien que pour retrouver leur fans algériens. Il faut savoir qu’ils étaient escroqués par l’association « sauver l’imzad » et qu’ils n’ont toujours pas perçu le montant de leur cachet », s’indigne notre source.
Nous avons tenté à plusieurs reprises d’avoir la version de Farida Sellal, président de l’association, mais toutes nous tentatives n’ont pas abouti.