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Les manifestants pro-élection protégés, les opposants condamnés : La « dérive » de trop

À trois semaines d'une présidentielle très contestée, les opposants à la présidentielle du 12 décembre manifestent sous le risque d'être condamnés et jetés en prison comme fut le cas pour les quatre manifestants à Tlemcen. Au même moment, les manifestants pro-élection bénéficient d'une escorte policière pendant leurs marches. Ils ont même eu le droit à un hommage de la part du chef de l'état major, Ahmed Gaid Salah.

« Les autorité veulent faire un passage en force, car aucune loi ne justifie la répression et la condamnation des manifestants qui expriment leur rejet à la prochaine échéance présidentielle » dénonce Kaci Tansaout, coordinateur du Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD). « Cette situation est très inquiétante car on craint qu’il y ait des dérapages à travers des gens qui peuvent infiltrer les manifestations » alerte-t-il.

Au cinquième jour de la campagne électorale qui a commencé le 17 novembre, les candidats sont tous confrontés à la colère de la rue. Les manifestants se rendent aux salles où se déroulent les meetings et scandent des slogans hostiles aux candidats et rejettent la présidentielle. Et pour « sécuriser » la campagne électorale, les services de sécurité procèdent à « des arrestations massives ». « On n’arrive même pas à comptabiliser le nombre de manifestants arrêtés tellement ils se comptent en centaines ces derniers jours », regrette Kaci Tansaout.

« Apologie au système actuel « 

Mais au même moment, le même appareil sécuritaire est déployé pour sécuriser et encadrer des marches pro-présidentielle, même si elles ne drainent pas la grande foule, parfois même quelques personnes seulement sont présentes. Dénonçant « une injustice totale et atteinte flagrante aux droits fondamentaux » l’avocate et députée, Fetta Sadat pointe du doigt « cette dérive qui consiste à garantir les droit de ceux qui font l’apologie au système actuel et confortent sa position », car, poursuit-elle, « la loi doit s’appliquer d’une manière uniforme et égalitaire sur tous les citoyens quelque soient leurs sexes, idéologies, appartenances géographiques ou religions ». Ceci dit, « nous ne sommes pas en démocratie, mais tout le contraire » regrette-t-elle.

Pourtant, « la liberté de manifestation pacifique est garantie au citoyen dans le cadre
de la loi qui fixe les modalités de son exercice »
, stipule l’article 49 de la constitution algérienne.

Nouredine Benissad, avocat et président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de L’homme (LADDH), partage le même avis.« le droit de manifester est un droit garanti par la constitution et les conventions internationales paraphées par l’Algérie, donc la protection doit être assurée pour tout le monde et non pas pour une partie seulement », précise l’avocat.

Les manifestants arrêtés sont souvent poursuivis pour « entrave au bon déroulement et fonctionnement de l’instance des élections« , précise Kaci Tansaout qui se demande d’ailleurs « d’où sort cette accusation?« .

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