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Législatives anticipées : entre  » légitimité  » et  » légalité  » de la future APN


Le président Abdelmadjid Tebboune a lancé, samedi dernier en accomplissant son droit électoral, une phrase lourde de sens : « Ce qui m’intéresse n’est pas le taux de participation, mais la légitimité Législative de ceux qui sortiront des urnes« . La déclaration a été largement commentée, depuis hier, par des internautes et des observateurs avisés qui se sont attardés sur le sens des mots utilisés par le chef de l’Etat.


Ils relèvent notamment une contradiction entre le but recherché et la pratique universelle en la matière. Dans ce sens, ils soulignent la différence entre « la légalité (el mechrou3ya en arabe) » et la « légitimité (echar3ya) ». Selon les commentateurs, la légalité de la future Assemblée est possible, dans la mesure, où la loi algérienne ne fixe pas un seuil légal de participation aux élections pour valider le scrutin.

En revanche, la légitimité en politique est intimement liée à la participation. Tant qu’il y a un fort taux de participation, la légitimité se renforce. Et vice-versa. Tant ce taux est faible, la légitimité des élus s’affaiblit encore plus. En tout cas, la déclaration du président Tebboune a donné suite à de nombreuses interprétations. Certains pensent qu’il préparait le terrain à une abstention record, au moment où le scrutin venait juste de commencer.

« L’énigmatique 30,2%« 

Fort probable ! Mais cette thèse est affaiblie par l’annonce faite, tard dans la nuit par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi. Alors que l’opinion s’attendait à une annonce d’un nouveau record d’abstention, après celui du 1er novembre 2020, compte tenu du chiffre révélé à 16h00, ce dernier donne ce qu’il appelle «taux moyen de participation» qui est, à la surprise générale, de 30,2% des participations.

« Invraisemblable!« , lance les observateurs. Par quel miracle la participation a augmenté de plus de 100% en l’espace de seulement trois heures ? Quel est le mode de calcul adopté pour donner un tel chiffre ? Pourquoi tenter de gonfler le taux de participation si «celle-ci importait peu»?

En tout cas, cette donnée a suscité une vive polémique. Sur les réseaux sociaux, les internautes algériens se sont montrés sceptiques. D’autres tentent de donner une interprétation de ce chiffre. Selon eux, au lieu de procéder au calcul du nombre de votant pour obtenir le taux exact de la participation, le président de l’ANIE et son équipe auraient opté pour un autre procédé : l’assemblage des taux de participation par wilaya et sa division sur le nombre de circonscriptions électorales existantes. D’où l’obtention de ce chiffre de 30,2%, qui est selon Mohamed Charfi, « le taux moyen de participation« .

Ce taux, selon eux, est «faux» d’autant que les wilayas ayant enregistré la participation la plus élevée ne sont pas celles qui comptent le nombre le plus important d’électeurs. Celles-ci sont les grandes villes du pays, à l’image d’Alger, de Constantine, d’Oran, de Sétif, d’Annaba, où les électeurs ont plutôt boudé massivement les urnes. De toute façon, le suspens autour des résultats de ces élections est maintenu. Les jours à venir nous réserveront peut-être des surprises…

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