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Le journaliste Rabah Karèche boucle 100 jours en prison

Le journaliste et correspondant du journal Liberté, Rabah Karèche, a bouclé, ce mardi 27 juillet, 100 jours de détention provisoire dans la prison de Tamanrasset. Il a été incarcéré pour avoir publié sur les colonnes du quotidien des articles de presse relatifs au découpage administratif dans le sud pays. Son procès est programmé pour le 5 août prochain.

Dans les griffes de la justice depuis le 19 avril, Rabah Karèche est poursuivi pour, “création d’un compte électronique pour y publier des renseignements pour la promotion d’un programme d’idées, d’informations, dessin ou photo susceptibles de provoquer la discrimination et la haine dans la société”,“atteinte à l’intégrité du territoire national” et “propagation des informations ou nouvelles, fausses ou calomnieuses, susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre publics” conformément à l’article 34 de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine et aux articles 79 et 196 bis du code pénal.

Il est à noter que le mis en cause a été auditionné à quatre reprises par les services de sécurité de la wilaya, et ce, au sujet d’articles de presse, publiés dans le quotidien Liberté. Il a par la suite été convoqué une nouvelle fois le 18 avril dernier où il a été maintenu en garde à vue et placé ensuite en détention provisoire le lendemain par le juge d’instruction près le tribunal de Tamenrasset.

Ainsi, la chambre d’accusation près la Cour de Tamanrasset avait confirmé, le 27 avril dernier la mesure du mandat de dépôt à son encontre, rejetant par conséquent l’appel introduit par son collectif d’avocats.

En outre, le procès du journaliste incarcéré devait être programmé avant le 17 juillet dernier après le renvoi de son dossier devant le tribunal correctionnel le 17 juin, seulement suite à cela, la chambre d’accusation près la Cour de Tamenrasset avait de nouveau renvoyé le dossier du journaliste à l’instruction le mardi 29 juin, et ce après avoir accepté l’appel du procureur de la République contre son renvoi au tribunal correctionnel.

Par ailleurs, après quatre mois passés derrière les barreaux, le procès du journaliste, a finalement été programmé pour le 5 août 2021 au tribunal de Tamenrasset, après le renvoi de son dossier le 15 juillet dernier au tribunal correctionnel par le juge d’instruction.

Pour rappel, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est exprimé à son sujet en juin dernier, dans un entretien accordé au magazine français Le Point, le qualifiant “de pyromane”. Le chef de l’Etat avait alors indiqué que le journaliste avait “joué à tort au pyromane sur un sujet très sensible. Très grave”.

« Violation de la présomption d’innocence« 

La déclaration du chef de l’Etat, a suscité l’indignation des avocats de la défense, qui ont dénoncé « une violation de la présomption d’innocence et du secret d’instruction ».

À cet effet, l’organisation Reporters sans frontières (RSF), « appelle à nouveau les autorités algériennes à libérer le journaliste Rabah Karèche qui n’a fait que son travail d’information », a indiqué le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, Souhaieb Khayati. « Le journalisme est garantie par la constitution et ne doit pas être réduit au silence« , a-t-il poursuivi.

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