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Le Hirak salue Abane Remdane : « La primauté du civil sur le militaire », toujours d’actualité

Le mouvement populaire rend un vibrant hommage à l’architecte de la révolution et l’artisan du congrès de la Soummam (août 1956). Coïncidant avec l’anniversaire de son assassinat (27 décembre 1957), le 45e vendredi du Hirak lui a été entièrement dédié.
© INTERLIGNES | 45e vendredi du Hirak, les manifestants rendent hommage à Abane Ramdane

A Alger, au Centre du pays, à l’Est comme à l’Ouest, les manifestants ont tenu à saluer son combat et réitéré les principes qui lui ont coûté la vie, en particulier celui concernant « la primauté du civil sur le militaire ».

« Allah Akbar, Abane Remdane ! », lancent les manifestants, dans la Capitale et dans plusieurs villes, en brandissant des portraits du dirigeant de la guerre de libération et des pancartes portant ses messages qui restent toujours d’actualité. 

Faisant preuve d’endurance et de détermination, le Hirak prouve, encore une fois, sa capacité à s’adapter à toutes les situations et à se saisir de toutes les occasions historiques. Intervenant au lendemain de l’enterrement de l’ancien chef d’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, les marches ont carrément adopté de nouveaux slogans.

Les marcheurs ont vite expurgé de leurs slogans, les messages qui s’adressaient durant les dix derniers mois à l’ex-homme fort de l’armée. De nouveaux slogans en rapport avec la nouvelle situation sont adoptés, notamment à Alger où des centaines de personnes ont envahi les rues, peu avant 14h00, pour réclamer le départ du système, des généraux et du président Abdelmadjid Tebboune, illégitime selon eux.

La Capitale se distingue, comme d’habitude, par l’organisation de plusieurs marches qui convergent, toutes vers le même endroit : la Grande poste et la place Audin. La première a démarré de la place du 1er mai, la seconde de Bab El Oued et la troisième de la rue Didouche Mourad. Les foules étaient très compactes.

« Casbah Bab El Oued »

Devant une attraction, la marche en provenance de Bab El Oued, en traversant la place des Martyrs et la rue Asselah Hocine, est toujours attendue, à proximité de la Grande poste, par des foules immenses. Ce sont les participants à cette marche qui sont à l’origine, depuis le début du Hirak, des nouveaux slogans et de nouvelles chansons glorifiant la lutte pacifique pour la démocratie et dénonçant les tenants du pouvoir en place.

 « Casbah Bab El Oued, Imazighen », est l’un des slogans phares qui donnent le tournis aux tenants du régime qui ont tenté de jouer, des mois durant, la carte de la division du mouvement.  

Outre Alger, les marches à Tlemcen, Oran, Tizi Ouzou, Bejaia, Bouira, Boumerdes, Sétif, Annaba et Constantine ont véhiculé les mêmes messages. Partant de la réclamation de la « primauté du civil sur le militaire », les manifestants charge à nouveau les généraux qu’il faut, selon eux, « chasser d’El Mouradia (siège de la présidence de la République) ».  

© Samir Sid | 45e vendredi à Alger

Qui veut jouer avec le feu ?

Le 45e vendredi a été marqué, cependant, par de graves dérapages. Si à Alger et dans de nombreuses villes, les marches se sont déroulées dans le calme, dans trois wilayas il y a eux des faits d’une gravité sans précédent. Des partisans du chef d’Etat-major décédé ont tenté, selon des témoins, d’empêcher des manifestants, beaucoup plus nombreux qu’eux, de marcher contre le régime en place.

On a même signalé des actes de violence à Constantine et à Bordj Bou Arreridj. Dans cette dernière ville qui avait connu de grandes marches du Hirak, les manifestants ont été attaqués par un groupes d’individus qui scandaient des slogans hostiles au Hirak et glorifiant la mémoire du chef de l’Etat-major de l’Armée, Ahmed Gaid Salah, et l’ex-président Houari Boumediene.

Il y a eu même des blessés, agressés par des armes blanches. A Annaba, l’affrontement a été évité de justesse. Les manifestants, précisent des sources sur place, ont arpenté le Cour de la Révolution (centre ville) et ils ont été surpris par des partisans de l’ancien chef de l’Armée qui ont planté des tentes pour lui rendre hommage sur le parcours emprunté habituellement par les manifestants du Hirak.

Il a fallu que les forces de l’ordre s’interposent entre les deux camps pour empêcher des violences. Les forces de police ont même utilisé les gaz lacrymogènes contre les manifestants pro-Hirak et ont procédé à de nombreuses arrestations. Qui veut jouer avec le feu en usant de la carte des « Baltagias » qui a disparu du jargon algérien depuis le début du mouvement populaire pacifique ?    

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