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Le Hirak entame l’année 2020

Tombée de rideau sur ce 46e vendredi de manifestations à travers le territoire national. La journée a connu une très forte mobilisation, à l’exemple de Béjaïa où on il a été enregistré une participation record à ce mouvement citoyen qui est à son onzième mois de longévité.
© DR | Alger, 46e vendredi du Hirak

Un fait a attiré l’attention des présents à Alger : c’est le petit allègement du dispositif policier mis en place à chaque vendredi. Pour cette journée, on a noté moins de présence policière sur les principaux axes empruntés par les marcheurs.

Avec les événements qui ont caractérisé la journée d’hier, jeudi 02 janvier, à savoir la libération de 76 détenus d’opinion, parmi lesquels le Moudjahid Lakhdar Bouregaâ, cet allègement du dispositif policier est une autre « concession » du nouveau président de la République  dans sa recherche d’une sortie à la crise politique qui secoue le pays depuis onze mois.

Prônant le dialogue, Abdelmadjid Tebboune cherche à prouver sa bonne volonté et sa disposition à ouvrir le débat. La réponse du peuple a été très claire en ce 46e vendredi du Hirak. « Non a toute entreprise avant la libération de tous les détenus d’opinion », ont clamé les manifestants à travers les villes du pays.

Depuis la disparition de Gaid Salah, Abdelmadjid Tebboune hérite d’une grande partie des slogans du Hirak. Le président de la République devient la première figure du pouvoir à laquelle sont adressés tous les messages qui montent de la Rue. Nouvelle figure de proue des tenants du pouvoir, il est, désormais, tenu pour responsable de tous les événements qui vont suivre au cours des mois à venir.

L’unicité de cette révolution, qui réside dans son pacifisme malgré les tentatives de dérive vers la violence formentées par des parties occultes, est maintenue par les slogans qui appellent à la marche « Silmiya (Pacifique)».

Autre écueil que passe allègrement, encore une, fois le Hirak : l’Unité Nationale. Les tentatives de division qu’a dû subir la « Révolution du sourire » ont été définitivement mises en échec ce vendredi.

Le slogan « Les Algériens Khawa Khawa, Echa3b Mouahad Ya Khawana (Les Algériens sont des frères et le peuple est uni, tas de traîtres) », en est la meilleure preuve. Chanté à Alger, Guelma, BBA, Jijel, Oran, Tizi Ouzou, Béjaïa et dans plein d’autres villes. Il constitue une réponse définitive à l’accusation portée à l’encontre de certains activistes du Hirak arrêtés et injustement emprisonnés durant des mois.

Autre fait marquant de cette 46e semaine de marches citoyennes, les médias. Décriée et conspuée, la presse a eu son lot de slogans hostiles. Un manifestant rencontré à Alger nous a confié : « La médiatisation de la libération de Lakhdar Bouregaâ est tout simplement incroyable. On a vu des chaînes de télévision, qui l’ont traité de tous les noms lors de son arrestation, venir, comme si de rien n’était, filmer sa libération et chanter ses louanges. Quelle bassesse ! ».

Enfin, la revendication principale, qui aura été un véritable trait d’union d’Est en Ouest et du Nord au Sud du pays, « Dawla Madaniya, Machi 3askariya (Etat civil et non militaire) », revient à chaque vendredi, constituant le leitmotiv qui unit le peuple dans ses revendications.

La fausse note du jour vient de Tiaret, ville qui a connu l’interdiction pure et simple des marches durant les deux derniers vendredis. En ces moments où « l’apaisement » est recherché par le pouvoir actuel, un citoyen se voit confisquer brutalement son smartphone alors qu’il diffusait une vidéo en live sur les réseaux sociaux. Réflexe Pavlovien est-on amené à dire.

Première marche de la nouvelle année 2020 : examen réussi pour le Hirak !

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