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La marche contre « l’ingérence » se transforme en « soutien à l’élection présidentielle »

La marche de soutien à la présidentielle à Alger a été un véritable flop. Organisée par l’UGTA pour « dénoncer l’ingérence étrangère », l’action n’a finalement drainé que quelques centaines de personne, en majorité des travailleurs contraints d’y participer.

En dépit de la mobilisation de grands moyens, transport, fourniture de drapeaux et pancartes et encadrement policier impressionnant, la marche a tourné au ridicule. le tronçon entre la place Maurice Audin et la Grande poste a été complètement fermé à la circulation par des camions de forces anti-émeutes.

La propagande médiatique officielle autour de cette manifestation n’a été finalement d’aucune utilité. Les participants, réunis dès le début de la matinée au siège de l’UGTA, principale organisation de masse du pouvoir en place, se sont ébranlés vers 10h00 en direction de la grande poste, en passant par la rue Hassiba Ben Bouali.

Sans conviction, tête baissée, les « partisans » de la présidentielle et du commandement militaire, sous une très haute surveillance des agents en civils, présents même dans la foule, se sont montrés très timides devant les passants qui les regardaient avec beaucoup de pitié.

Certains les ont dénoncé, en scandant des slogans hostiles aux élections et au chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah. Sur la rue Hassiba ou au niveau de la Grande poste, les nombreux policiers mobilisés pour garantir le succès de cette action n’ont pas hésité à charger les opposants aux élections. Certains d’entre eux ont été interpellés.

© INTERLIGNES | Manifestant contre la présidentielle durant la marche de soutien à ce scrutin

Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que les espoirs des organisateurs de cette marche volent en éclats. En effet, des slogans anti-élection fusaient de partout. A partir des trottoirs, les passants ont vilipendé les marcheurs en les traitants de « cachiristes ». Parmi les marcheurs, certains nous ont confié qu’ils « ne savaient pas que la marche allait se transformer en soutien à la présidentielle. Nous sommes venus de Blida pour dénoncer les tentatives d’ingérence et non pas soutenir une présidentielle sans légitimité aucune».

Le pouvoir qui multiplie ce genre de marches, qualifiées faussement, de « spontanées » se retrouve à nouveau hors-jeu et sa démarche tendant à imposer une présidentielle contre la volonté populaire s’affaiblit encore davantage. Trois journalistes ont été empêchés de faire leur travail lors de cette manifestation.

Les opposants à présidentielle se sont pris aux chaines de télévisions privées et publiques, mobilisées avec beaucoup de moyens pour assurer la couverture de cette manifestation qui n’a pas drainé un nombre important de participants comme espéré par les sous-traitants éternels du pouvoir en place.

Parfois, les pro et les anti-élections se croisent sur les trottoirs et discutent de la situation politique, mais les agents en civil les dispersent « pour qu’il n’y ait pas de confrontation entre les deux groupes» nous a confié une source policière.

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