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La justice multiplie les « procès de Facebook » : sale temps pour la liberté d’expression en Algérie

© DR | La justice traque les activistes sur les réseaux sociaux


Les craintes exprimées par les militants des droits de l’Homme avant l’adoption des derniers amendements du code pénale se sont avérées justifiées. Ses dispositions qualifiées de liberticides sont déjà brandies faces aux militants et activistes du Hirak à travers le territoire nationale.


En effet, quelques semaines seulement après son adoption, le nouveau code pénal est exploité à fond pour mater, de plus en plus, le mouvement populaire. Profitant de la trêve sanitaire observée par le Hirak pour éviter la propagation de Covid-19, le pouvoir multiplie grâce à la main lourde, à savoir la justice et les services de sécurité, ses coups de boutoir à l’encontre du mouvement.

Une première dans les annales, la justice algérienne organise, depuis le mois de mars dernier, les « procès de Facebook ». Pour des publications sur ce réseau social le plus utilisé en Algérie, des dizaines de citoyens, connus pour leur engagement dans le Hirak, sont arrêtés, accusés de plusieurs chefs d’inculpations et condamnés ou placés en détention provisoire.

Le tout pour des accusations standards, « d’incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité national ». Ces chefs d’inculpation reviennent presque dans tous les procès tenus, depuis deux mois, dans plusieurs régions du pays.

Les magistrats, faisant leurs propres lectures des écrits des différents activistes et interprétant à leur manière les textes de loi, n’hésitent plus à coller ces accusions à tous les détenus d’opinion.

La traque du virtuel

C’était le cas ce dimanche 21 juin, à Alger, où le juge près le tribunal de Chéraga a prononcé une peine d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt à l’encontre de la militante et activiste Amira Bouraoui. Six chefs d’accusation ont été retenus contre elle pour ses publications sur les réseaux sociaux.

Avant elle, le journaliste Fodil Boumala et le militant politique, Hakim Addad, ont fait aussi l’objet du même arbitraire. Arrêtés dans la rue, maintenu en garde à vue pendant plus de 48 heures et présenté devant la justice qui a décidé de les poursuivre également pour leurs publications sur Facebook.

La campagne en cours semble s’inscrire dans la durée. La traque de l’espace virtuel prend une ampleur inquiétante depuis quelques mois déjà. Elle est orientée exclusivement contre les activistes du Hirak.

Outre l’activité des citoyens sur les réseaux sociaux, le pouvoir, dans une volonté avérée de mettre fin au mouvement, tente de frapper fort, en ce début du déconfinement, pour dissuader les hirakistes tentés de reprendre les marches hebdomadaires.

Effectivement, près d’une centaine de personnes ont été arrêtées, vendredi dernier, et présentés devant la justice. Accusés aussi des mêmes chefs d’accusations que les facebookers poursuivis, ces manifestants sont soit placés en détentions provisoires ou convoqué pour des procès qui auront lieux ultérieurement.

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