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Khaled Drareni condamné à 2 ans de prison : Scandaleux !

© DR | Khaled Drareni, condamné à 2 ans de prison ferme

Le verdict est tombé tel un couperet, dès les premières heures de la matinée d’aujourd’hui. Il a eu l’effet d’assommoir. Le journaliste Khaled Drareni est condamné à deux ans de prison ferme par le juge près la Cour d’Alger qui a rendu, ce mardi 15 septembre, sa décision après le procès en appel qui a eu lieu, la semaine dernière.

De ce fait, la décision choque tous les présents au palais de la justice d’Alger ; avocats, journalistes, militants politiques et associatifs…Mais pas seulement. Tous les défenseurs de la cause du journaliste sont abasourdis. Alors qu’ils s’attendaient à une issue meilleure de ce procès, leur espoir sont anéantis.

Et les réactions ne se sont pas faites attendre. « Scandaleux ! », lancent des journalistes qui n’ont pas manqué d’exprimer, sur leurs pages Facebook, leur indignation face à cette condamnation de l’exercice journalistique, puisque Khaled Drareni a été arrêté, en mars dernier, alors qu’il assurait la couverture d’une marche réprimée du Hirak.

Des avocats ont aussi condamné cette sentence qui, selon eux, « est politique ». Selon eux, cette condamnation « ne repose sur aucun fondement juridique », d’autant que la Constitution algérienne « interdit l’emprisonnement du journaliste dans l’exercice de son métier ».

RSF et Amnesty dénoncent

Outre les réactions au plan national, des ONG ont vivement réagi en dénonçant aussi une décision abjecte. C’est le cas de Reporter sans frontières (RSF). « La justice algérienne aux ordres croit à tort qu’il est possible de mettre un mouvement populaire dans une cocotte-minute et de fermer le couvercle », écrit RSF dans un communiqué rendu public, aujourd’hui.

Pour l’ONG, cette condamnation venant d’une « justice aux ordres qui contribue à dégrader l’image de l’Algérie, ne fait que renforcer le statut de symbole du journaliste indépendant ».

«Le maintien en détention de Khaled est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente. En dissuadant la couverture journalistique du Hirak, une justice algérienne aux ordres croit à tort qu’il est possible de mettre un mouvement populaire dans une cocotte-minute et de fermer le couvercle. C’est une stratégie vaine, explosive, qui sape la légitimité de ceux qui la mettent en œuvre », dénonce aussi RSF.

 Khaled Drareni, précise aussi RSF « est désormais une épine dans le pied du régime ». Même ton chez Amna Guellali, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

Cette dernière dénonce, dans un communiqué, « une parodie de justice ». «La peine de prison infligée aujourd’hui à l’éminent journaliste Khaled Drareni est une parodie de justice dans un pays censé subir des changements politiques et des transformations à la suite de manifestations de masse », explique-t-elle.

Pour la représentante d’Amnesty, ces peines sévères « soulignent la répression plus large des libertés dans le pays et confirment un schéma alarmant de poursuites contre des journalistes et des militants qui ont appelé à plus de démocratie et de respect de l’état de droit en Algérie ».

«Les autorités algériennes doivent libérer immédiatement et sans condition Khaled Drareni et les autres, détenus pour avoir osé documenter les violences policières et les arrestations arbitraires lors des manifestations. Il est crucial pour l’avenir des droits humains en Algérie qu’ils soient libérés», affirme-t-elle.

Pour rappel, lors de son procès en appel, Khaled Drareni s’est bien défendu. « Je préfère rester en détention pendant six mois supplémentaires que de donner mes sources et les exposer à tous les dangers. Je n’ai pas donné le code de mon téléphone pour cette raison », avait-il déclaré au juge qui l’a auditionné.

Il a également défendu son travail, assurant qu’il avait rapporté des slogans du Hirak en les mettant entre guillemets pour préciser que ça ne provient pas de mois. « Je ne comprends pas comment le président parle du ‘’Hirak béni’’ et arrête un journaliste parce qu’il assurait la couverture des marches du mouvement populaire », avait-il lancé.

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