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« J’aurais aimé mourir »: le rapport d’Amnesty International sur la torture des syriens au Liban

L’Organisation non gouvernementale Amnesty International a rendu public à la date du 23 mars un rapport sur la torture subie par des réfugiés syriens au Liban. Intitulé « I wish I could die » (j’aurais aimé mourir), le rapport décrit la détention d’une vingtaine de syriens ayant subi des « techniques de torture atroces ».

« Les forces de sécurité libanaises ont perpétré des violations choquantes contre des personnes réfugiées en provenance de Syrie détenues, souvent de manière arbitraire, parce que soupçonnées d’infractions liées au terrorisme », a révélé Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public mardi 23 mars 2021. 

Dans son rapport, l’organisation internationale revient sur les violations commises à l’encontre de 26 détenu·e·s dont quatre mineurs. Elle s’est basée sur des « entretiens avec des personnes qui ont été ou sont actuellement détenues et avec des avocats, ainsi que sur l’examen de documents juridiques ».

Selon l’ONG, ces violations ont été principalement commises par « les services libanais de renseignement militaire ». Elle cite des « violations du droit à un procès équitable et des actes de torture – y compris des passages à tabac au moyen de barres de fer, de câbles électriques et de tuyaux en plastique ».

Les détenus ont dit avoir subi « certaines des techniques de torture couramment utilisées dans les prisons syriennes, comme le « tapis volant » (la personne est attachée à une planche pliante), le « shabeh » (la victime est suspendue par les poignets et battue) ou le « balanco » (la personne est suspendue pendant des heures par les poignets préalablement attachés dans le dos) », détaille le rapport.

Bassel, un ancien détenu syrien, a dit à Amnesty International qu’après son transfert à la prison de Rihaniyyeh, il avait été roué de coups quotidiennement pendant trois semaines et que ses blessures suppuraient. « Ils nous fouettaient le dos avec des tuyaux en plastique qui venaient des sanitaires. J’avais des plaies ouvertes au dos, qui ont vraiment commencé à prendre une vilaine tournure. À la fin, il y avait des vers à l’intérieur de mes blessures », a-t-il témoigné à Amnesty.

« Aucune enquête n’a été ouverte »

D’après Amnesty International, aucune enquête n’a été ouverte sur les allégations de torture qu’elle a recueillies, « même lorsque les détenus ou leurs avocats ont signalé les actes de torture au juge ».

« Dans certains cas, les membres des forces de sécurité ont demandé le report des audiences, ce qui fait que les marques laissées par les coups ou par d’autres formes de torture ont eu le temps de disparaître », dénonce-t-elle.

« Le Liban a adopté une loi contre la torture en 2017 mais elle n’est toujours pas appliquée, et les plaintes pour torture parviennent rarement jusqu’aux tribunaux », a-t-elle ajouté.

C’est pourquoi,« les autorités libanaises doivent immédiatement appliquer leur propre législation contre la torture et respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international relatif aux droits humains », a palidé Marie Forestier, chercheuse sur les droits des personnes réfugiées et migrantes à Amnesty International.

« Elles doivent veiller à ce que les allégations de torture donnent lieu à des enquêtes efficaces et à ce que les responsables présumés de ces terribles violences soient amenés à rendre des comptes », a-t-elle ajouté.



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