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Intempéries, le nord est le plus affecté. Annaba sous les eaux.

Six morts, des villages isolés, des familles sinistrées, des villes et cités populaires submergées par les eaux, des routes coupées, des traversées de paquebots reportées, des vols annulés et le complexe sidérurgique d’Annaba contraint à l’arrêt momentané, la perturbation atmosphérique qui a touché le pays durant les dernières 72 heures n’a pas été sans dégâts.

 
Ce sont les wilayas du Centre-est et de l’Est qui ont été les plus touchées par la perturbation atmosphérique venue du Nord de l’Europe apportant avec elle une baisse considérable des températures. Le froid et la neige sur les hauteurs des wilayas côtières, de l’intérieur mais aussi sur celles de l’Atlas Saharien ainsi que des pluies intenses et abondantes ont grippé le pays pendant plus de 48 heures.
Les toutes ont été rouvertes dès vendredi matin pour les grands axes y compris l’autoroute coupée à Sétif. Dans les régions les plus difficiles d’accès, les services des Travaux publics ont été renforcés par de unités de l’ANP. Une pratique usuelle depuis les épisodes de l’hiver 2006 où des villages sont restés isolés pendant des semaines.
Dans les airs, les vols sur Constantine et Sétif ont été annulés, les pistes étaient impraticable alors que des internautes rapportent le mauvais quart d’heure des passagers du vol Lyon-Annaba de ce vendredi. En Méditerranée, La mer démontée par des vents violents atteignant 120 km/h a contraint Algérie ferries à reporter les traversées du Tassili II vers Alicante et Barcelone et celle du Tarik Ibn Ziyad vers Marseille. Fort heureusement vide, une cabine du téléphérique reliant Annaba à Séraïdi, s’est détachée de son câble faisant une chute de 200 m.
Mais c’est incontestablement les pluies diluviennes qui ont causé le plus de dégâts. Les routes ont été coupées dans tout le pays par des ponts ou des talus effondrés ou encore des arbres abattus par des vents violents. Dès les premières gouttes les rues, y compris celles de la capitale, se sont transformées en cours d’eau. Ces derniers étaient si inextinguibles qu’ils avaient emportés des véhicules et leurs occupants. Des familles étaient restées donc cloitrées à l’étage dans leurs habitations.
Ce matin, les routes vers Annaba comme la voie express vers l’aéroport ont été fermée par des pneus enflammés dès les premières lueurs de l’aube, par les habitants de Sidi Salem. Motif : absence des secours et des autorités locales devant l’inondation de ce ghetto de la grande métropole de l’Est. Même motif pour la route à El Hadjar sur l’axe du sud vers Guelma et Souk Ahras.

Annaba submergée

Annaba a été en effet la plus touchée par les pluies qui s’y sont abattues. 3 personnes y ont trouvé la mort. Un étudiant palestinien de 20 ans a été électrocuté près de la résidence universitaire de Sidi Achour alors qu’il tentait d’éviter les inondations. À la cité Boukhadra, c’est un vieillard qui a trouvé la mort, seul dans sa demeure, cernée depuis avant-hier par les eaux de pluie. Et à Laâlalig (El Bouni) la Protection civile a repêché le corps d’un sexagénaire qui flottait sur les eaux.
Les Annabis se sont réveillés vendredi, pour ceux qui ont pu fermer l’œil, avec des images de déluge. Les médias et les réseaux sociaux ont copieusement gorgé la toile de vidéos où l’on peut voir des rues et des quartiers où seuls les toits des voitures dépassent de la couche d’eau. Le paradoxe pour les populations qui souffrent de ces trombes d’eau du ciel est qu’ils n’ont pas une seule goutte du précieux liquide dans les robinets et cela risque de durer encore quelques jours car l’ADE vient d’annoncer que la station de traitement du Barrage de Mexa (El Tarf) qui approvisionne en grande partie la ville est à l’arrêt.
Ce n’est pas la première fois qu’Annaba vit ce genre de situation. La première du genre date des années 80 où les inondations avaient bouclé la ville pendant plusieurs jours. La cause avancée par le wali de l’époque, est le nombre incalculable de bidons d’huile jaune de 5 litres de la Sogédia qui ont colmaté les évacuations.
Le Président-directeur général du complexe sidérurgique d’El Hadjar, Chamseddine Maâtallah, a déclaré ce matin sur les ondes de la Chaine III que «l’arrêt 24 heures du complexe a pour cause les inondations causées par le mauvais drainage de l’oued Berkouka encombré d’objets et d’obstacles en soulignant que l’Oued n’a pas été curé». Il a indiqué par ailleurs que la lame d’eau qui a touché des installations y compris un haut fourneau a atteint 4 mètres.
Manifestement, l’important et dispendieux programme d’aménagement des systèmes de collecte, d’épuration et d’évacuation des eaux pluviales, et de protection contre les inondations n’a donné aucun résultat.
« Une nouvelle perturbation est attendue pour Mardi et elle durera jusqu’à jeudi », annonce les services de la météo. Cette perturbation ne serait pas, selon la même source aussi forte que la précédente.
 

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