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Ils multiplient leurs attaques : le pouvoir, la presse et les intellectuels « des services » se liguent contre le Hirak

© INTERLIGNES | 53e vendredi de la révolution du sourire


La meute sort du bois. La trêve sanitaire observée avec responsabilité par le mouvement populaire qui a décidé, au début du mois de mars dernier, de suspendre ses marches pour limiter le risque sanitaire, est mise à profit par le pouvoir pour mettre en œuvre son agenda. En trois mois, il a déjà exécuté plusieurs phases de sa feuille de route anti-hirak.


Dans un premier temps, il a enclenché la machine judiciaire contre les « éléments gênants » du mouvement citoyen : Convocation par les services de sécurité, présentations devant les tribunaux et détentions. Plusieurs dizaines d’activistes du hirak à travers le territoire national ont connu le même sort.

L’indignation suscitée par ces arrestations, qui s’apparente à une tentative de mater un mouvement pacifique qualifié « pourtant de béni » par le nouveau locataire d’El Mouradia, n’ont pas empêché le pouvoir d’aller jusqu’au bout de sa stratégie. Une stratégie qui se poursuit toujours, puisque les arrestations des activistes sont toujours de mise.

Parallèlement, une campagne est menée contre ce « hirak béni » pour faire accréditer l’idée saugrenue, selon laquelle « il y avait un mouvement authentique et un autre dévié de sa trajectoire ». Concoctée par des officines occultes, maitrisant l’art de dénigrement, la campagne est confiée par la suite à des officiels, dont l’actuel ministre de la communication, Amar Belhimer.

Pendant plusieurs semaines, ce dernier donnait des interviews à des organes de presse, publics, privés et même étrangers, pour tenter de faire croire que « le hirak est infiltré ». Même s’il n’a que rarement assisté à des marches d’un mouvement auquel il n’avait jamais cru, le porte-parole du gouvernement assure à qui veut bien l’entendre que « le hirak est parasité par certains courants politiques ». Rien que ça. Mais il n’est jamais allé au fond pour citer « ces courants politiques parasitaires ». Faute de preuve peut être.

Les intellectuels organiques rameutés

Mais avant de lancer cette campagne, le nouveau-ancien pouvoir a pris le soin de domestiquer toute la presse nationale. Grâce à la manne publicitaire de l’ANEP, qui a toujours été un moyen de pression sur la presse privée, le nouveau régime a réussi à aligner tous les titres de la presse sur sa ligne.

S’assurant que les voix discordantes n’ont plus droit de cité, il lance des intellectuels organiques, affublés de titres trompeurs, à l’image de « professeurs, « philosophes » et « écrivains » pour parachever sa compagne de dénigrement contre le mouvement populaire.

Invités sur des plateaux de la télévision publique, ces intellectuels des « services », réglés à l’heure du pouvoir en place, se mettent à lancer des attaques en règle contre le Hirak. Le premier, en l’occurrence Mohamed Lakhdar Maougal, tente de faire accréditer l’idée répercutée par le ministre de la communication, selon laquelle ce mouvement « est infiltré ».

Mais il pousse la campagne plus loin, jusqu’à insinuer « une infiltration étrangère du mouvement ». « Il faut d’abord demander d’où ça vient. Le Hirak a démarré un 22 février après une réunion à Paris », lors de son intervention, à la fin du mois de mai dernier, dans l’émission de Canal Algérie.

Le message est clair. Pour lui, et pour les auteurs de cette campagne, les millions d’Algériens qui ont manifesté durant plus d’une année ne sont pas sortis spontanément. On revient au fameux « soit disant Hirak », mais autrement.

Désormais c’est sur cette thèse que comptent les chefs d’orchestres de cette campagne pour tenter de discréditer le « Hirak béni ». Puisque après Mohamed Lakhdar Maougal, les médias publics ont exhumé Mohammed Bouhamidi qui défend, à son tour, l’idée « du complot ». Mais souvent par des élucubrations.

Constatant que l’investissement n’a pas donné les fruits escompté, les mêmes chefs d’orchestres font, cette fois, appel à un « écrivain, dont les écris sont vraiment vains » pour diaboliser des figures et des organisations adoptées par les Algériens.

Ils sortent, en effet, de nulle part Ahmed Bensaada, un enseignant exilé au Canada depuis la fin des années 1980 (en 1989 plus précisément). Ce dernier, invité sur tous les médias, prétend avoir mené « une enquête sur les ténors autoproclamés du hirak algérien ».

Dans son livre, très léger faut-il le souligner, Ahmed Bensaada s’attaque à toutes les personnalités qui n’adhèrent pas à la démarche du pouvoir : Mostafa Bouchachi, Karim Tabbou, Zoubida Assoul, l’Association RAJ… qui sont, selon lui, financés par des organismes étrangers. Mais, toujours, sans fournir de preuves.

Cette campagne est relayée, bien sûr, par de nombreux organes de la presse publique et parapublique, agissant souvent sur ordre d’officines bien connues…

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