Au sein de la délégation qui accompagnera Emmanuel Macron lors de sa visite, du 25 au 27 août en Algérie, le Grand-rabbin de France, Haïm Korsia. Son nom suscite déjà des appréhensions au sein du courant islamiste en Algérie, d’autant qu’il s’agit de la première personnalité religieuse juive à se rendre en Algérie dans le cadre d’une visite officielle d’Etat.

Pourtant, Haïm Korsia est optimiste quant à ce pas franchi et se tourne vers l’avenir. C’est d’ailleurs ce qu’il a exprimé dans une interview accordée mardi à France24, quant à ses attentes de ce voyage. Affirmant qu’«il y a beaucoup de parties qui ont déjà commencé à travailler et qui s’activent pour le rapprochement entre la communauté juive qui vivait en Algérie et sa patrie d’origine », le Grand-rabbin se dit « convaincu » que « les autorités algériennes œuvrent également dans ce sens, dans le but de réconcilier la mémoire et de permettre aux juifs d’Algérie de retourner dans leur patrie d’origine ».

Le Grand-rabbin a exprimé « sa joie » de faire partie de la délégation du Président Français. «Beaucoup d’amis de la communauté juive à Paris pensent que je repars pour un autre séjour en Algérie. Mais en fait, je n’ai jamais voyagé dans ce pays, berceau de mon père et de ma mère, qui vivaient dans les villes d’Oran et de Tlemcen », a-t-il précisé, évoquant « un retour à l’original et à la lumière ».

Qu’en est-il de la communauté juive ? Elle attend ce voyage avec «beaucoup d’espoirs et d’attentes », a-t-il répondu. Et de souligner que « chacun veut retourner à son enfance et à la douceur de cette période».  

Pour lui, les efforts seront tournés vers « la recherche d’autres pistes d’échange », à condition, a-t-il plaidé, « que le président Emmanuel Macron et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, trouvent un terrain d’entente », afin de passer par exemple à « des voyages organisés vers des villes algériennes ».