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Il a nommé Mohamed Saïd et a reçu Benbitour : Tebboune veut-il impliquer l’opposition ?

© DR | Abdelmadjid Tebboune, président de la République
© DR | Abdelmadjid Tebboune, président de la République

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, abat ses premières cartes. Il dévoile une partie de sa stratégie pour l’édification, comme promis lors de son investiture, « de la nouvelle Algérie ». Pour cela, il entame la chasse sur le terrain de l’opposition et du Hirak.

En effet, dans sa quête du consensus, nécessaire pour pallier l’handicap de la légitimité, qui lui fait défaut, le chef de l’Etat cible des figures qui ont pris part, d’une manière ou d’une autre, au mouvement populaire.

Après la nomination, hier, de l’universitaire ayant soutenu le Hirak, Abdelaziz Djerad en tant que Premier ministre (même s’il avait fait partie du système), Abdelmadjid Tebboune a continué sur sa lancée, aujourd’hui encore, en désignant un ancien chef d’un parti d’opposition au poste de ministre conseiller à la communication et porte-parole de la présidence.

Ce dernier n’est autre que l’ancien bras droit d’Ahmed Taleb Ibrahimi et président démissionnaire du parti pour la justice et les libertés (PLJ), Belaïd Mohand Oussaïd, connu sous le nom politique de Mohamed Saïd.

Ce dernier avait, certes, fait partie, en 2012, du staff gouvernemental de l’ancien président déchu, Abdelaziz Bouteflika, avant de démissionner, mais le désormais ex-président du PLJ est vite revenu dans l’opposition. Il avait exprimé des positions critiques à l’égard de la démarche du pouvoir depuis le mois d’avril dernier.

Mohamed Saïd a aussi pris part au forum du dialogue organisé, en juillet dernier, à Ain Benian à Alger et qui avait réuni plusieurs leaders de l’opposition en vue de proposer une sortie de crise. L’ex-président du PLJ avait aussi refusé de prendre part à la dernière présidentielle, en estimant que les « conditions n’étaient pas réunies pour une élection ouverte et libre ».

Tentative de démarcher Benbitour

Durant la même journée, Abdelmadjid Tebboune a aussi tenté de démarcher l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour. Le premier à avoir quitter le pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika en 2001 a été reçu au siège de la présidence, selon un communiqué de cette institution.

 « Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a reçu, dimanche 29 décembre 2019 (hier ndlr), au siège de la présidence de la République, Ahmed Benbitour, ancien chef du Gouvernement », précise le communiqué de la présidence.

Et d’ajouter : « Cette rencontre de consultation a permis de passer en revue la situation générale du pays, sa situation économique ainsi que les perspectives d’une action sérieuse pour la mobilisation des compétences nationales et des bonnes volontés en vue d’asseoir les bases de la nouvelle République ».

Le chef de l’Etat- cela n’est pas mentionné dans le communiqué officiel- aurait même proposé un poste dans le prochain exécutif à l’économiste. Mais ce dernier, selon ses proches, aurait rejeté diplomatiquement la proposition et a demandé au chef de l’Etat « de satisfaire les revendications du Hirak ».

Est-ce le début d’une stratégie visant à constituer le « consensus national » évoqué par Abdelmadjid Tebboune dans son premier discours, le 19 décembre dernier ? 

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