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Grève à Algérie Poste: le postier ayant interpellé le ministre « suspendu »

© DR |
© DR | Bureau de poste

L’employé d’Algérie Poste, dont l’échange avec le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, sur les revendications des grévistes avait fait le tour du web, dit avoir été suspendu de son travail.

C’est à travers une vidéo diffusée samedi en direct sur son compte personnel sur Facebook que l’employé, Zaoui Abderahmane, a informé de sa suspension.

« Je m’y attendais. Je viens de quitter le travail pour rentrer à la maison. Mes collègues m’ont appelé pour m’informer qu’ils ont reçu l’ordre ou la décision de ma suspension », a-t-il déclaré dans l’après-midi d’hier.

Pour l’employé la raison de son licenciement revient certainement à l’échange qu’il a eu avec le ministre et qui a été filmé et largement diffusé sur les réseaux sociaux.

« Pourquoi ai-je été suspendu? Parce que j’ai dit la vérité. Parce que nous avons voulu préserver la dignité du postier qui est devenu un mendiant alors qu’il travaille dans la plus grande entreprise nationale », a-t-il dénoncé.

« Vous ne faites pas partie du secteur »

L’échange entre Zaoui Abderahmane et Brahim Mouazer a eu lieu le mardi 13 avril soit au deuxième jour du débrayage des postiers. Le ministre, qui s’est rendu à un bureau de poste à Alger pour prendre connaissance des revendications des grévistes, a été interpellé par le postier qui s’est exprimé à la place de ses collègues.

« Vous ne faites pas partie du secteur. Vous avez été désigné pour diriger une période politique. Demain vous pourriez être à la tête du ministère du Commerce ou des Finances. Le secteur de la poste doit être représenté par les siens », a dit l’employé au ministre.

Et d’ajouter: « Vous dites que vous allez nous aider. Vous ne pouvez pas. Pour le faire vous devez être neutre. Ceux qui peuvent nous aider sont des représentants légitimes connus par les employés et non pas choisis par la direction ».

Le postier tient ainsi tête au ministre pendant plusieurs minutes avant que ce dernier ne l’interrompe en l’accusant de vouloir faire une campagne.

« Nous nous sommes pas entrain de faire une campagne. Nous sommes là pour écouter les revendications. Vous êtes entrain de filmer. ca ne marche pas comme ça », s’est énervé le ministre.

« Je suis là pour écouter tous les employés. Pas que toi », a-t-il ajouté avant que les collègues de Zaoui Abderrahmane ne le corrigent en lui disant que c’est eux qui l’ont désigné pour s’exprimer à leur place.

Mais même devant l’insistance des employés le ministre a refusé de l’écouter davantage. « Beaucoup de personnes comme toi ont parlé déjà après ils viennent négocier pour réclamer des voitures. Tu veux faire campagne », a lancé le ministre une nouvelle fois en quittant le bureau de poste.

Débrayage surprise

Les employés du secteur de la Poste ont entamé une grève surprise le 12 avril dernier pour faire entendre leurs revendications relatives, entre autres, à la prime d’intéressement et les primes individuelles et collectives. Depuis, les employés tiennent un bras de fer avec la direction générale poussant cette dernière à avoir recours à la Justice pour déclarer « la grève illégale » et menacer les grévistes de licenciement « sans préavis ni indemnité ».

Hier, la direction générale a annoncé l’adoption de certaines mesures pour satisfaire les revendications des employés après avoir déclaré la fin de la grève et le retour à la normale de l’activité dans les bureaux de postes. Cependant, des grévistes ont de leur coté annoncé la poursuite de leur mouvement.

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