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Après « l’éjection » de Bouteflika, Gaid Salah veut-il sauver le régime?

L’Algérie traverse, depuis plusieurs semaines, une crise politique sans précédent. Le clan présidentiel dirigé par les frères Bouteflika a tenté un coup de force pour imposer un cinquième mandat de leur frère impotent Abdelaziz, actuel président de la république. La réponse cinglante et inattendue de la rue les a poussé à faire machine arrière, et à même provoquer une grande division dans le même clan. Hier, un nouveau gouvernement a été annoncé par la présidence. Le vice-ministre de la défense, Ahmed Gaid Salah, devenu, depuis quelques semaines, principal opposant du clan présidentiel est maintenu à son poste. Aujourd’hui, la présidence vient d’annoncer que Bouteflika démissionnera avant le 28 avril prochain. Gaid Salah a-t-il eu le dessus?

 
Après plusieurs tentatives de calmer la colère de la rue avec de différentes décisions annoncées par la présidence de la république, le clan des Bouteflika a fini par « céder » face à la résistance et les pressions exercées par le général major Ahmed  Gaid Salah qui a demandé le 26 mars dernier, l’application de l’article 102 de la constitution comme solution constitutionnelle à la crise actuelle.
Après une résistance de quelques jours, le clan présidentiel a fini par accepter de formuler au conseil constitutionnel cette demande de démission du président de la république Abdelaziz Bouteflika. Cela sera fait « après la désignation d’un nouveau candidat au poste du président du sénat issu du tiers présidentiel, qui doit bien sur être élu par les membres de la chambre haute.
Comme annoncé hier par interlignes Algérie, la présidence de la république vient d’annoncer que le  chef de l’état démissionnera « avant le 28 avril prochain », date de la fin de son mandat, mais il devrait prendre d’« importantes mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition », indique lundi un communiqué de la présidence de la République.
Cela signifie aussi qu’un accord « secret » a été passé entre Ahmed Gaid Salah et le « clan Bouteflika » qui doit préparer sa sortie, mais certainement tenter de placer ses « pions » dans les différentes institutions qui vont jouer un rôle important durant la période des 90 jours que dirigera le future président du sénat qui sera élu après la démission de Abdelkader Bensalah dès sa rentrée de son voyage en Tunisie.
Les noms de la famille Bouteflika ne figurent pas dans la liste des noms diffusés aujourd’hui après l’annonce de l’ouverture d’une enquête sur les dossiers de corruption et le transfert illicite des capitaux à l’étranger, quoi que, certains oligarques figurent, comme le cas de Ali Haddad, toujours en détention après son arrestation au poste frontalier d’Oum T’boul, la famille Kouninef, la famille Tahkout, et plusieurs autres, qui sont d’ailleurs sous l’Interdiction de Sortie du Territoire National (ISTN) comme annoncé aujourd’hui par la justice.
Cela peut être l’accord secret passé entre la famille Bouteflika et le général Ahmed Gaid Salah, afin de leur garantir une sortie sécurisée.
Avant hier, 30 mars, le communiqué du ministère de la défense (MDN) soulignait qu’une « réunion a été tenue par des individus connus, dont l’identité sera dévoilée en temps opportun, en vue de mener une campagne médiatique virulente à travers les différents médias et sur les réseaux sociaux contre l’ANP et faire accroire à l’opinion publique que le peuple algérien rejette l’application de l’article 102 de la Constitution».
Quelques heures plus tard, la chaîne de télévision Echourouk donne le nom de l’ex patron du DRS, Mohamed Mediene dit Toufik, comme étant un des participants à cette réunion avec l’ancien président de la république Liamine Zeroual. Mais aujourd’hui, 01 avril, le général Toufik dément sa participation à cette réunion.
« Je n’ai jamais rencontré, ne serait-ce qu’une seule fois, le personnage des services de sécurité qui est cité comme ayant assisté à cette pseudo-réunion, depuis que j’ai quitté mes fonctions », explique l’ancien chef du DRS qui ajoute : « M’accuser d’avoir rencontré des agents étrangers pour évoquer des sujets relevant de la souveraineté nationale est une tentative délibérée de me porter préjudice », ajoute-t-il.
Depuis la demande de l’application de l’article 102 par Ahmed Gaid Salah, des manifestants « inconnus » manifestent quotidiennement devant la grande poste à Alger, et brandissent des banderoles en faveur de l’intervention de l’armée  » pour sauver le peuple ». « On demande l’intervention de l’armée » et  » le peuple mandate l’armée pour mener la période de transition » , peut-on lire sur les pancartes pancartes.
Ces pancartes ont provoqué plusieurs fois des désaccords avec les manifestants qui revendiquent le départ immédiat et inconditionnel de tout le système politique et non seulement le départ du président qui a manœuvré plusieurs fois avant l’annonce de sa démission.
Les annonces de la présidence et les demandes de Gaïd Salah portant sur l’application de l’article 102 n’ont pas satisfait la demande de la rue, et le mouvement populaire a montré vendredi dernier, qu’il est en pleine forme.
Une question demeure posée, Gaid Salah veut-il récupérer le mouvement populaire?

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