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Faune: une loi relative à la Convention CITES pour préserver les espèces menacées en cours d’élaboration

Un projet de loi relative à la mise en place des dispositions de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) est en cours de préparation, a annoncé samedi une responsable de la Direction Générale des Forêts, rapporté par l’agence officielle (APS).

Selon Mme Wahida Boucekkine, vétérinaire spécialiste et experte internationale en gestion de la faune sauvage, « La DGF prépare actuellement une loi permettant au pays le contrôle effectif des entrées et sorties des espèces animales et végétales sauvages au niveau de ses frontières dans le cadre de la convention CITES à laquelle l’Algérie a adhéré en décembre 1982 ».

Mme Boucekkine explique que cette convention internationale classifie les animaux et les plantes menacés de disparition selon l’importance du risque de leur extinction. L’annexe (I) comprend « les animaux et les plantes classées en danger » qu’il faut absolument protéger par tous les pays signataires de ladite convention.

« Le commerce de espèces est strictement interdit sauf pour la recherche », a-t-elle précisé. L’annexe (II) concerne également les animaux et les plantes plus ou moins vulnérables dont leur commerce est autorisé mais contrôlé Et enfin l’annexe (III), « regroupe les espèces protégées unilatéralement dans un Etat qui a fait appel à l’assistance des autres parties signataires de la convention pour l’aider à contrôler et interdire leur commerce », a-t-elle ajouté.

La coopération internationale dans le cadre de cette convention concerne même les produits issus de ces espèces menacées de disparition tels que « les racines des plantes , les herbes, les peaux d’animaux, les poils et les plumes. »

« Outre la préparation de la loi CITES, la DGF en collaboration avec le ministère du Commerce, œuvre pour réglementer le commerce de certains animaux, notamment les oiseaux », a-t-elle fait savoir, en faisant constater que la quasi-totalité des espèces qui circulent sur le marché actuellement sont des animaux de contrebande tels que les perroquets gris.

Classé troisième fléau mondial après le trafic d’armes et de drogue, le braconnage constitue une menace sérieuse pour la biodiversité, a prévenu cette experte, affirmant que l’Algérie qui est touchée par ce fléau élabore des stratégies en partenariat avec les instances internationales et des ONG pour préserver ces espèces.

Plan d’action pour la protection du singe magot

Parmi ces espèces animales menacées d’extinction, figure le singe magot, réparti entre l’Algérie, le Maroc et la région du Gibraltar, a indiqué Mme Boucekkine. « Cette espèce spécifique à l’Afrique du Nord risque de disparaitre un jour si rien n’est fait pour la sauver », a-t-elle prévenu, assurant qu’un plan d’action national pour la conservation de cet animal a été élaboré par la DGF en partenariat avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Cette experte en gestion de la faune sauvage a fait constater que l’urbanisation effrénée et par conséquence la diminution des forêts poussent ces animaux à descendre vers les villages pour chercher de quoi se nourrir. « Cela crée souvent un conflit homme-animal car les singes s’attaquent aux riverains et saccagent leur potagers et leur champs », a-t-elle relevé.

Le travail de la DGF et l’UICN consiste justement à stabiliser l’animal dans son environnement en lui conservant ce qui lui reste de son territoire naturel. Le plan vise également à protéger ces animaux contre les maladies dues aux changements de leurs habitudes alimentaires.

A ce propos, elle a expliqué que les singes des montagnes de Chréa, Cheffa, Bejaïa et Kharatta qui se nourrissaient auparavant des glands, sont devenus friands des sucreries et autres aliments offerts par les touristes. « Nous avons remarqué que ces animaux deviennent obèses et certains ont même développé le diabète », a-t-elle fait constater.

Par ailleurs, elle a évoqué le phénomène des singes errants en expliquant que ce sont généralement des animaux arrachés à leur mamans par les touristes en vue de les apprivoiser ou les commercialiser.

Une fois adultes, ces animaux deviennent dangereusement agressifs et les gens s’en débarrassent en les jetant dans les bois. Aussi, le placement de ses singes égarés dans les parcs zoologiques reste pour la DGF le seul endroit sûre pour leur survie », a-t-elle dit.

Le Guépard du Sahara ..une autres espèce dans le rouge

Le guépard du Sahara, l’autre espèce en danger critique d’extinction, alerte le docteur Boucekkine. Comme son nom l’indique, ce félin qui vit au Sahara est présent notamment dans les deux aires protégées : les parcs de l’Ahaggar et du Tassili.

« Tout comme les autres animaux sauvages, ce félin qui se fait de plus en plus rare est menacé de disparition en raison de la fragmentation de son habitat, mais aussi à cause du braconnage de certains espèces qui sont des proies préférés de ce félin notamment la gazelle Dorcas et le mouflon à manchettes.

« Ces deux animaux sont à leur tour menacés de disparition car ils sont chassés par les populations locales et les braconniers pour leur chaire et leur trophée », a-t-elle regretté. Pour cette spécialiste en faune sauvage, ce problème en crée un autre car en l’absence de proie sauvage, ce félin prédateur s’attaque aux chamelons et devient à son tour la cible des éleveurs.

« La stratégie se base donc sur la sensibilisation des populations locales et des éleveurs sur l’importance de cette espèce rare qui est protégée à l’échelle mondiale », a souligné Mme Boucekkine.

En outre, un plan d’action pour la préservation de ce fauve a été lancé par la DGF en partenariat avec l’association britannique Range Wide Conservation Program for Cheetah (RWCP), a-t-elle fait savoir.

Dotée d’une grande diversité d’espèces animales, l’Algérie compte 108 espèces de mammifères dont 53 espèces protégées et 13 espèces menacées de disparition, selon les données de la DGF. Le pays compte également 378 espèces d’oiseaux, dont 125 protégées et 7 menacées d’extinction, en plus de 90 espèces de reptiles dont 46 protégées et 3 menacées de disparition.

Avec APS

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