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Fatiha Benabou : « Bouteflika a fait une offre politique, c’est au peuple de lui répondre »

Le président de la république Abdelaziz Bouteflika a annoncé hier, 11 mars, qu’il renonce à un cinquième mandat et qu’il reporte l’élection présidentielle prévue pour le 18 avril prochain. Cette annonce est mal perçue par les partis politique de l’opposition et le mouvement populaire qui manifeste en millions depuis le 22 février passé. Mme Fatiha Benabou est professeur de droit à l’université d’Alger et spécialiste en droit constitutionnel. Elle a accepté de répondre à trois questions sur la crise politique actuelle.

 

Comment le pouvoir peut il prolonger le mandat du président alors que celui-ci expire le 16 avril ?

La Constitution ne permet pas la prolongation du mandat du président après le 16 avril. Mais il est important de souligner qu’après le 16 avril, le pays entre dans une phase de transition gérée par un consensus politique généré par les partis politiques. Le président parle d’une conférence nationale inclusive, et un consensus politique qui lui permettra d’exercer ses fonctions à partir du 17 avril. Bouteflika parle indirectement d’une négociation et c’est au peuple et aux acteurs politiques de répondre à cette offre politique. Par ailleurs. Il est impératif de savoir que nul ne peut annuler les élections présidentielles. (Se référer à l’article 102)

Quel texte s’applique dans ce genre de situations ?

La Constitution algérienne est une Constitution de paix et ne reflète pas les rapports de forces. Cependant, elle n’a pas les instruments juridiques pour prévoir les crises politiques dont souffre actuellement l’Algérie. La désobéissance civile est une forme de révolution. Elle traduit le refus de tous les droits et de toutes les règles juridiques, ceci dit, le refus de l’autorité. Celle-ci, quand elle est globale et soutenue par toute la société, elle ouvre grande la porte à la révolution et au chaos.

Comment peut-on régler la crise actuelle ?

Nous ne sommes plus en mesure de régler cette crise politique avec une Constitution de paix et des textes juridiques neutres. Cette crise devrait se régler soit en coulisses, soit en période de transitions où les rapports de forces deviennent l’unique solution pour y remédier. Il convient de préciser que la Constitution algérienne n’est pas, encore arrivée à affronter les rapports de forces avec des textes juridiques neutres.

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