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Entretien | Zoubida Assoul : « Gaid Salah viole la constitution contrairement à ce qu’il dit »

Dans cet entretien, l’avocate et présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, explique que les décisions prises récemment pas le haut commandement de l’armée qui insiste sur le fait de rester dans un cadre constitutionnel, n’est qu’une déclaration, car dans la pratique il viole la constitution.

 
Est-ce que le général Major Ahmed Gaid Salah a le droit de donner cette instruction pour fermer l’accès à Alger ?
Le vice-ministre de La Défense a toujours déclaré que la volonté de l’armée est de respecter la constitution, alors que dans la pratique il viole la constitution notamment son article 55 qui garantit au citoyen la libre circulation à travers le territoire y compris la capitale. Donc cette instruction en plus qu’elle est anticonstitutionnelle, elle ne relève pas de ses compétences puisque c’est le ministre de l’intérieur qui est concerné par l’ordre publique.
 
Nous sommes dans une vraie impasse politique. Avec cette montée de répression et d’arrestations, est-ce qu’il y’a un risque de dérapages ?
Pour ce qui est de la répression on assiste à une escalade contre des manifestants pacifiques, mais aussi des activistes et des politiques en les mettant en prison sur la base de leurs opinions politiques garanties par la constitution, c’est tout simplement un coup de force pour imposer des élections présidentielles rejetées par la majorité du peuple qui l’exprime depuis 7 mois. Le peuple est conscient des enjeux et ne cédera pas aux multiples provocations.
Pour le risque de dérapages, il n’y a aucun risque du côté du peuple puisqu’il est conscient des enjeux et ce malgré les provocations et répression des services de sécurité ainsi que l’instrumentalisation de la justice car les dossiers des détenus ne révèlent aucune infraction judiciaire mais plutôt des poursuites politiques. C’est ce que nous avons constaté car je fais partie du collectif des avocats qui les défend. Bas du formulaire
 
Beaucoup d’observateurs disent que l’État-major veut aller vers l’état d’urgence et pas vers une élection. Quels seront les pouvoirs de Gaid Salah dans le cas d’un état d’urgence ?
On est de fait dans cet état puisqu’on empêche les citoyens de rentrer sur la capitale, et de les délester de leurs propriétés (véhicules individuels ou collectifs), en plus leurs imposer des amandes sur des infractions qui n’existent pas dans notre code pénal.
Le vice-ministre devient ministre de l’intérieur, mais aussi législateur puisqu’il crée de nouvelles qualifications pénales et cela met l’institution de l’armée en confrontation directe avec son peuple pacifique. Rien ne justifie l’instauration de l’état d’urgence qui est codifié par la constitution. Le peuple manifeste pacifiquement depuis 7 mois et mérite d’être respecté et entendu.
Dans le cas de l’état d’urgence, Gaid Salah peut au nom de la sécurité prendre toutes les décisions et même geler même la constitution si on est dans l’anti-constitutionnalité depuis 2013.

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