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Des millions d’Algériens dans les rues en ce 5 juillet : « Le peuple exige son indépendance »  

La manifestatio . du 05 juillet 2019 devant la grande poste à Alger
Crédit photo : Sami K. | La manifestatio . du 05 juillet 2019 devant la grande poste à Alger

Le mouvement populaire exigeant le départ du système prend un nouveau souffle. La date historique du 5 juillet constitue, on ne peut plus clairement, un nouveau départ pour cette révolution pacifique qui donne du fil à retordre aux tenants du régime.

 

Malgré les manœuvres propagandistes et la répression féroce qui s’abat sur les manifestants, les Algériens restent mobilisés, unis et très engagés pour réaliser leur objectif final : le départ du système et de ses représentants ainsi que l’édification d’une Algérie nouvelle.

C’est ce mot d’ordre qui a été repris, à l’occasion du 20ème vendredi de la mobilisation populaire, par des millions de manifestants qui ont battu le pavé à Alger et dans l’ensemble des grandes villes du pays.

Ils ont ainsi donné des réponses claires aux tenants du régime qui tentent continuellement de manœuvrer pour sauver le système. Effectivement, la Capitale a connu, aujourd’hui, l’une des plus importantes marches depuis le mois de mars dernier.

Des centaines de milliers de personnes, tous âges confondus, ont investi les rues et places d’Algérie pour charger violemment les têtes d’affiche du régime et refuser leur offre portant sur le dialogue et l’organisation des élections.

Des jeunes, des moins jeunes ainsi que des plus vieux, hommes et femmes, ont tenu à répondre massivement aux appels lancés, depuis une semaine sur les réseaux sociaux, appelant tous les Algériens à sortir massivement à l’occasion du 5 juillet pour « parachever l’indépendance de l’Algérie ».

Même dispositif répressif

Cette journée symbolique était cauchemardesque pour les tenants du pouvoir qui ont maintenu le même dispositif répressif. Des centaines de policiers, en civil et en uniforme, ont été mobilisés pour apeurer les manifestants. Plusieurs arrestations arbitraires ont été opérées durant la matinée où de jeunes manifestants ont été interpellés et conduits au commissariat, rien que parce qu’ils sont venus manifester pour une « nouvelle Algérie ».

Mais la mobilisation était au rendez-vous. Pacifiquement et d’une maturité politique exemplaire, les protestataires confirment à nouveau leurs exigences : « yetnahaw ga3 (Ils vont tous partir) ». Scandant en chœur le slogan de « libérez l’Algérie », les manifestants ont aussi appelé à la libération du Moudjahid Lakhdar Bouregaâ, incarcéré depuis une semaine à El Harrach, et de tous les détenus d’opinion arrêtés ces dernières semaines. Au son d’hymnes à la gloire des martyrs de la guerre d’indépendance, les Algériens affirment ainsi leur refus d’un Etat militarisé. « Daoula madania, machi 3askaria (pour un Etat civil et non militaire) », lancent-il.

« Pas de dialogue avec la bande »

Comme à leur habitude, depuis plusieurs mois, les manifestants n’ont pas épargné le chef d’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah. « Gaïd Salah, chyat El Imarat (Gaïd Salah, laudateur des Emirats Arabes Unis) », « Gaïd Salah dégage ! » et « Qabyli 3arbi, khawa khawa wa El Gaïd Salah m3a El Khawana (Kabyle et arabe sont frères et Gaïd Salah est avec la bande) », scandent les manifestants  qui aspirent à vivre « dans une Algérie libre et démocratique ».

Les protestataires ont également rejeté l’offre de dialogue faite, mercredi soir, par le chef d’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. Les Algériens, selon les manifestants, refusent que le « système » en place organise la présidentielle et réclament au préalable le départ de tous les anciens soutiens de Bouteflika durant ses 20 ans de pouvoir.

« Pas de dialogue avec la bande », « ou c’est vous (le pouvoir) ou c’est nous, on ne s’arrêtera pas », et « pas d’élections bande de mafieux », crient-ils, sous une chaleur suffocante.

De jeunes manifestants ont été brutalisés, par les forces de répression policières déployées en force pas loin de la Grande poste. Une vidéo prise par Rachid Nekkaz, depuis son siège, témoigne de la violence disproportionnée et injustifiée dont ont usé les forces de polices face à des manifestants pacifistes.

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