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Des étudiants étrangers s’insurgent contre la hausse des frais d’inscription en France

Le 19 novembre dernier, Edouard Phillipe, Premier Ministre français, avait déclaré, à l’issu des rencontres universitaires de la Francophonie, à Paris, que les frais d’inscription seront revus à la hausse pour les étudiants étrangers « extra-européens », dès l’année 2019. Ces frais, selon lui, devront passer de « 170 € à 2770  € pour le niveau Licence et de 243 € à 3770 € pour le niveau Master ».

La mesure a suscité une vive indignation chez les étudiants. En effet, un collectif de soutien aux étudiants étrangers a été vite fait mis en place pour s’opposer fermement à cette décision.

Il était question pour les responsables du collectif de dénoncer la décision du Premier ministre qui, selon eux, n’a fait qu’exclure les différentes diasporas étrangères « extra-européennes » dans la composante universitaire française.

Devant le monument des Grands Hommes, au Panthéon au cœur de Paris, des centaines d’étudiants, représentés par des organisations estudiantines, à l’image de l’UEAF  (Union des Étudiants Algériens en France) et l’UNEF (Union Nationale des Étudiants Français),  ont manifesté, samedi 1 décembre, leur colère contre la hausse exorbitante des droits d’inscription à l’université pour 2019.

«Nous allons faire entendre notre voix, parce que cette mesure est discriminatoire », a souligné Mohamed Bouzid, l’un des représentants du collectif et responsable de la section de l’UEAF à l’Université Paris 13, avant de lancer un appel à toutes les organisations estudiantines à une assemblée générale, qui aura lieu le mercredi 12 décembre, pour « discuter des prochaines actions à mener ».

Pour lui, si le gouvernement maintient toujours cette décision, « la fermeture des portes des universités françaises dès l’année prochaine serait le dernier ultime recours ».

Une mesure discriminatoire !

Pour Abderahim Moussaouer, doctorant chercheur en linguistique à l’Université Paris 13-Sorbonne Cité, cette mesure à la fois dangereuse et injuste à l’égard des étudiants étrangers (qui ne sont pas tous riches) pourrait avoir des retombées extravagantes sur la réputation de l’université française.

En réalité, souligne-t-il, « cette catégorisation « hors Union Européenne » n’est qu’un moyen de s’attaquer à la communauté estudiantine en évitant quelque part une éventuelle solidarité entre étudiants français et étrangers ».

« Pour un président qui serait pire que ses prédécesseurs, la fameuse phrase  » la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » a bien sa place dans cette démarche. L’une des raisons les plus soutenues quant à cette décision est bien celle de la sélection selon les moyens financiers », dit-il.

Et d’ajouter : « Il faut que Macron et Philippe sachent que les étudiants étrangers ne sont pas tous riches, et ils contribuent parfaitement au rayonnement des études et de la recherche scientifique en France. Les frais faramineux d’inscription que notifie le Premier Ministre ne feront qu’accentuer la précarité multidimensionnelle dont souffre une grande partie des étudiants étrangers ».

En effet, selon le chercheur linguiste, cette précarité qui prendra de nouvelles dimensions ne fera que compromettre leur chance de réussite et d’épanouissement, ce qui sera en totale contradiction avec les arguments avancés par ledit responsable.

Les responsables des universités réagissent

Cette mesure a suscité également des réactions de certains responsables des universités, à l’instar du directeur de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) Saint Denis, de l’Université Villetaneuse Paris 13, M. Samuel Mayol qui, dans un communiqué publié aujourd’hui, a manifesté son mécontentement et son désaccord total à cette mesure visant l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers.

Selon lui, « une telle mesure porte atteinte aux valeurs universelles de l’université française qui, depuis le 12ème siècle, s’est toujours attachée à accueillir tous les étudiants, sans discrimination aucune ». « L’UIT de Saint Denis est une composante particulièrement dynamique dans le domaine des relations internationales », peut-on lire dans le communiqué.

Il est à souligner que les étudiants étrangers qui résident dans l’Union Européenne ne sont pas concernés par cette augmentation, or la majeure partie des étudiants étrangers sur les bancs des facultés françaises vient des pays africains, notamment d’Algérie.

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