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Les défis sécuritaires et migratoires au centre de la visite du président français au Niger

Le président français Emmanuel Macron a entamé vendredi soir une visite de 48 heures au Niger, axée essentiellement sur les enjeux sécuritaires et migratoires au Sahel.
Il a été accueilli sur le tarmac de l’aéroport international de Niamey par son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, entouré de tous les corps constitués.
Samedi matin, une rencontre est prévue entre les présidents Mahamadou Issoufou et Emmanuel Macron au palais de la présidence à Niamey, au cours de laquelle, en plus de la coopération bilatérale, il sera surtout question de la sécurité au Sahel, des flux migratoires et de la démographie.
Cette visite du président Macron, la première depuis son élection, intervient quelques jours seulement après le sommet de Paris sur le G5 Sahel.
De source proche du dossier, il s’agit pour le chef de l’Etat français, à travers cette visite, d’exprimer le soutien de son pays au Niger, qui subit depuis plusieurs années des attaques des groupes terroristes et d’autres trafiquants de drogues.
Au cours de leur entretien samedi, Emmanuel Macron devrait également féliciter le président Issoufou pour sa décision d’engager des forces supplémentaires à la force conjointe G5 Sahel, composée des armées du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad et de la Mauritanie, pour combattre les jihadistes, annoncent certaines sources proches de la présidence française.
La question du financement des opérations de cette force a été évoquée justement à Paris auprès des Nations Unies, des Etats-Unis et dernièrement des pays du Golfe. Les opérations vont démarrer effectivement dans les prochains mois, selon son commandement.
« Il nous faut gagner la guerre contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne. Il y a des attaques chaque jour, il y a des Etats qui sont aujourd’hui menacés. Il faut intensifier l’effort avec cette forme nouvelle de partenariat avec l’Union africaine et les Etats africains présents », déclarait le président français la semaine dernière au sommet de Paris sur la criminalité au Sahel.
Le choix de la base aérienne projetée française de Niamey, véritable point d’appui logistique pour Barkhane et G5 Sahel, pour s’adresser aux 500 soldats français déployés dans la lutte contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne, dès son arrivée vendredi soir dans la capitale nigérienne, prouve la volonté du président français de booster ces forces antiterroristes.
Ils sont au total environ 4.000 soldats français déployés dans l’opération Barkhane pour combattre le terrorisme au Sahel.
Pour rappel, la bande sahélo-saharienne fait face depuis quelques années aux attaques meurtrières du groupe terroriste Boko Haram, dans les pays riverains du Lac Tchad. Par ailleurs, des groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements rebelles, basés dans le nord du Mali, accentuent la criminalité transfrontalière. On peut aussi évoquer la menace permanente dans la partie sud de la Libye, sous contrôle de groupes armés et autres bandits depuis le renversement en 2011 du régime de Kadhafi.
En plus d’être un Etat clé, notamment pour sa position centrale dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne, le Niger est également un allié inconditionnel de la France. Ce pays, à cheval entre le Maghreb et l’Afrique noire, est un exemple en matière de gestion des flux migratoires.
En effet, considéré comme le pays de transit par excellence des candidats à la migration vers l’Europe, via la Libye, le Niger fait partie des pays retenus pour abriter les « centres de tri » proposés par le président français Emmanuel Macron, en vue d’examiner les dossiers des candidats à la migration vers l’Europe.
Depuis quelques mois, un centre où sont traitées les demandes d’asile et où sont triés les réfugiés et les migrants a été créé à Agadez (nord), en dépit de la farouche résistance d’une frange de la population, notamment les autorités locales.
Cette visite de M. Macron à Niamey, jugée courte, est diversement appréciée par les Nigériens.
Pour beaucoup de citoyens, le président français est venu au Niger uniquement pour s’enquérir des conditions de vie des soldats français dans les multiples bases créées sur le territoire national, sous prétexte de combattre des jihadistes. Pour eux, « la présence des soldats français relève purement et simplement d’une stratégie de recolonisation manu militari des pays du Sahel, pour faire main basse sur leurs ressources ».
« Les mines d’uranium d’Arlit, le pétrole nigérien et surtout les ressources énergétiques dont regorge le pays, voilà les vrais raisons de la prolifération des bases militaires occidentales dans le pays », estiment-ils.
Toutefois, pour certains Nigériens, « tout est un jeu d’intérêt, il faut savoir tirer la couverture de son coté, il faut savoir tirer profit de cette visite ». 
 
Xinhua
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