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Crise politique : le Hirak sort la menace de la « désobéissance civile »

Le mouvement populaire hausse le ton. Après 24 semaines de mobilisation pacifique pour exiger le départ du système et de ses représentants, les manifestants menacent désormais de passer à une nouvelle forme de lutte afin d’amener les tenants du pouvoir à mettre fin à leur tergiversation.

 

En effet, le 24e vendredi du Hirak a été marqué, plus particulièrement, par un nouveau slogan. Un mot d’ordre à l’effet d’un séisme pour le pouvoir réel qui s’active, ces derniers jours, à imposer une présidentielle au détour d’un dialogue, dont les signes avant-coureurs n’augurent pas d’un changement du système de gouvernance.

Il s’agit de la désobéissance civile. « Rahou Djay, Rahou Djay El 3issyane el madani (la désobéissance civile arrive)», scandent les manifestants qui sont sortis, en masse à Alger et dans l’ensemble des villes du nord du pays, en bravant la chaleur caniculaire et l’impressionnant dispositif policier déployé dès les premières heures de la matinée.

Ce slogan est scandé pour la première fois dans les marches depuis le début du Hirak du 22 février dernier. Il a fusé non seulement à Alger, mais dans plusieurs villes. Cela prouve, une nouvelle fois, que la menace n’est pas un simple slogan. Il n’est pas aussi porté par une petite frange ou un quelconque courant minoritaire.

A Alger, par exemple, ce slogan a été entendu à plusieurs reprises et dans différents endroits de la Capitale : sur la rue Hassiba, à la Grande poste, à la place Audin, clamé par différents groupes de manifestants qui ne partagent pas tous les mêmes orientations politiques.

Une sérieuse option ?

Exaspéré par l’attitude du pouvoir en place et le durcissement de la pression sécuritaire sur le mouvement populaire, les manifestants semblent avoir décidé de changer de méthode de protester. Mais est-ce que la désobéissance civile est une sérieuse option.

C’est quoi cette notion ? Selon la définition la plus simple, la « désobéissance civile est le refus assumé et public de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir jugé inique par ceux qui le contestent, tout en faisant de ce refus une arme de combat pacifique ».

Il y a, en tout cas, une possibilité de voir cette forme de contestation intervenir dans les prochaines semaines, voire dès la prochaine rentrée sociale. Le mouvement populaire pourrait mettre à exécution cette menace, comme il l’avait fait déjà au début des marches avec la grève générale qui a été respectée, dans un premier temps, dans tout le pays, avant d’être abandonnée en raison des réclamations des citoyens pénalisés par l’absence des services (alimentation, transport et carburant).

« Y en a marre des généraux »

En attendant, le mouvement populaire n’a pas oublié sa revendication « d’Etat civil et non pas militaire ». Les manifestants ont chargé, dans la foulée, le chef d’Etat-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, qui veut imposer, coûte que coûte, une élection présidentielle pour, on ne sait quel objectif.

« Gaïd Salah dégage ! », « El Yed fi El Yed, n-nahou el 3issab wa nzidou el Gaïd (main dans le main, nous nous débarrasserons de la bande et de Gaid Salah) », « Gaïd Salah, laudateur des émirats arabe unis » et « y en a marre des généraux ».

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