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Coronavirus: comment on en est arrivé là ?

© DR | Covid-19, le nombre de contamination explose

La question s’impose, vu la courbe ascendante des contaminations au coronavirus. De 200 cas par jour au début du mois d’octobre le virus infecte désormais des centaines de personnes: 300, 400, 500, 600 et… plus de 700 nouvelles infections aujourd’hui.

Il s’agit d’un record en Algérie qui n’avait pas franchi ce seuil de 700 contamination (753 cas aujourd’hui) depuis l’apparition de l’épidémie dans le pays en février dernier. Même le nombre de décès dus à la Covid-19 grimpe de manière inquiétante. Pour la première fois depuis plusieurs mois, le comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie fait état de 15 morts ce mardi, alors que les chiffres habituels ne dépassaient pas les 10 décès jour.

Et ces chiffres ne sont pas exhaustifs. Faute de généralisation de tests, le nombre de cas pourraient être plus important. C’est plus plausible, au regard des témoignages des médecins et de citoyens qui fréquentent les hôpitaux presque quotidiennement.

Pourquoi cette « deuxième vague » est-elle plus grave que la première ? A quoi est due cette situation ?

Relâchement et défaillance

Selon des spécialistes, cette situation de rebond des cas de Covid-19 était prévisible en raison du relâchement observé chez des citoyens ne respectant pas les mesures-barrières, après une période de stabilisation durant le mois de septembre.

C’est ce que pense le chef de service à l’Etablissement public hospitalier (EPH) de Rouiba, Pr Kamel Djenouhat, cité par l’APS. Ce dernier déplore également la « défaillance » de la stratégie de communication du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus qui a mis les citoyens en confiance en les rassurant quant à la baisse du nombre des cas de contamination, ce qui explique en grande partie ce relâchement.

Il a, en outre, estimé que cet état de fait a amené certaines personnes à faire montre de négligence et de démobilisation. De son côté, le Pr. Djenouhat a regretté l’absence de fermeté et de mesures coercitives comme c’était le cas au début de l’apparition de cette pandémie.

Ce record du nombre de contamination est également expliqué par la situation difficile prévalant actuellement dans les hôpitaux, selon le Pr Madjid Bessaha, chef de service de médecine légale à l’EHU de Beni Messous (Alger).

Abondant dans le même sens, le chef de service épidémiologie à l’EHU Frantz-Fanon de Blida, Abderrezak Bouamra, a qualifié la situation pandémique actuelle « d’inquiétante », vu le nombre des malades qui affluent quotidiennement vers les établissements de santé.

Aussi, la plupart des services de réanimation des hôpitaux du pays sont actuellement « saturés », a averti le président de la Société algérienne d’immunologie, mettant en garde contre l’aggravation de la situation avec la circulation du virus de la grippe.

Les autorités n’ont rien fait également pour donner l’exemple. L’organisation, loin de tout respect des règles sanitaires, d’une campagne électorale pour le référendum sur la révision constitutionnelle a été, en effet, un encouragement à défier toutes les mesures décidées par l’exécution. Les partis et les organisations autorisés à mener campagne n’ont rien respecté.

Ils ont réunis des dizaines, voire des centaines dans certains cas, de personnes dans des salles fermées et sans port de masques ou respect de la distanciation sociale. Il y aurait certainement un grand nombre de participants à ces meetings qui grossissent, aujourd’hui, les rangs des contaminés.

Que faire maintenant ? Le gouvernement semble incapable de prendre des mesures supplémentaires plus contraignantes. L’absence du président Tebboune, hospitalisé en Allemagne depuis plusieurs jours, ne fait que compliquer la tâche.

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