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Condamnation de 21 détenus d’opinion : Le choc !

Le verdict est tombé tel un couperet, tôt ce matin. Vingt-et-un jeunes détenus d’opinion ont été condamnés à une peine lourde d’une année de prison, dont six mois avec sursis, assortie d’une amende de 30 000 DA. L’espoir entretenu, durant toute la journée et une partie de la nuit d’hier, de voir les prisonniers d’opinion remis en liberté après plus de quatre mois de détention arbitraire, a été anéanti.
© DR | Pour port de l’emblème amazigh à Jijel: Une manifestante condamnée à 2 mois de prison avec sursis
© DR | Pour port de l’emblème amazigh à Jijel: Une manifestante condamnée à 2 mois de prison avec sursis

Le magistrat en charge du dossiers de ces jeunes en a décidé autrement. Les plaidoiries des avocats qui ont déconstruit, pendant plusieurs heures, l’accusation « d’atteinte à l’unité nationale » retenue contre les porteurs du drapeau amazigh, n’ont finalement pas été prises en compte.
Le tribunal de Sidi M’hamed, qui fait parler de lui depuis le début des incarcérations massives des manifestants du Hirak, confirme son statut de « tribunal d’exception » comme l’ont affirmé des avocats. Les magistrats de ce tribunal ne se sont pas contentés de prononcer des mandats de dépôt en masse contre les manifestants, mais ils les condamnent aussi « sans aucun fondement juridique ».
La décision prononcée, tôt ce matin (vers 2h30), a eu l’effet d’un véritable choc pour les familles des détenus, les militants et les nombreux citoyens qui ont cru, jusqu’au bout, que les magistrats allaient se libérer, après leur grève. Mais la désillusion a été générale.
Les réactions à ce verdict de la honte ne se sont pas faites attendre. « Tous ces procès, sont politique. Point à la ligne. Il n’y aucune référence juridique qui les justifie », condamne, quelques minutes après le verdict, le porte-parole du parti des travailleurs (PT), Ramadan Tazibt.
« On ne libère pas des hommes libres. Ces jeunes sont des hommes libres. Vous ne pourrez pas casser l’espoir et la révolution continue », déclare, de son côté, l’avocate Aouicha Bakhti.
Sur les réseaux sociaux, l’indignation était aussi générale. « La condamnation des jeunes détenus du Hirak est une provocation et un non non-sens. Certaines juridictions les acquittent, d’autres les mettent en prison pour le même motif. Le jeu malsain du pouvoir se fait sur le dos de notre jeunesse. La justice continue à être instrumentalisée. Mon soutien aux détenus et à leurs familles « , écrit le président du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali sur sa page Facebook.
Pour le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi, le « tribunal Sidi M’hamed à Alger fait l’exception ». « La justice en prend un coup, les magistrats aussi », affirme-t-il dans un post sur page Facebook. Le député du RCD, Atmane Mazouz estime aussi que le verdict est une « première dans les anales de la justice ». « Le ministère de la Défense condamne les détenus d’opinion à une année de prison, dont six mois avec sursis », condamne-t-il.

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