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Bras de fer pouvoir-Hirak : quelle issue pour la crise politique ?

© INTERLIGNES | 30e vendredi de contestation à Alger

Décidemment, la crise politique qui secoue le pays est partie pour durer. Tout porte à le croire, au regard de la situation actuelle. Près de sept mois après l’éclatement de cette révolution pacifique, aucun rapprochement de point de vue entre les masses populaires qui manifestent chaque semaine et le pouvoir, incarné par le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, ne se profile à l’horizon.

 
Alors que les premiers exigent un changement radical du système et le départ de tous ses symboles, le second tente un passage en force en programmant une présidentielle, devant avoir lieu le 12 décembre prochain. Mais, cette joute se tiendra-t-elle dans les délais voulus par le pouvoir en place ?
En convoquant le corps électoral, dimanche 15 septembre dernier, le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, estime que « l’organisation de cette élection répond à une demande de la majorité des Algériens ». Sur quelle base s’est-il appuyé pour faire cette conclusion ? On n’en sait rien pour l’instant. Aucun sondage officiel et sérieux n’est réalisé à ce sujet.
Mise à part les déclarations de certains de responsables de partis politiques sans bases militantes et les conclusions du rapport du Panel de dialogue et de médiation, on ne connait la proportion des demandeurs d’une élection dans les « plus brefs délais ».

Le corps électoral dans la rue  

En revanche, la masse des opposants à cette échéance, en présence des soutiens du cinquième mandat du président Bouteflika, est globalement connue. Elle regroupe des centaines de milliers, voire des millions, qui sortent chaque vendredi pour exprimer leur rejet de la feuille de route du pouvoir en place.
La réaction, aujourd’hui, de la communauté estudiantine confirment en tout cas cette tendance. Et si elle se confirmera, vendredi prochain, elle devra donner à réfléchir aux partisans de ce passage en force, s’ils ne veulent pas reproduire, comme ce fut le cas pour l’échéance prévue pour le 4 juillet dernier, l’échec.
En tout, les réactions à la convocation du corps électoral ont été rapides. Des marches et des rassemblements ont été organisés dans plusieurs villes du pays pour rejeter l’agenda du pouvoir. Cela confirme, on ne peut mieux, que le bras de fer opposant le pouvoir et le Hirak risque de se durcir encore davantage, dans les jours à venir.
Quelle sera l’attitude du pouvoir face à ce corps électoral qui est déjà dans la rue ? Visiblement, il a choisi la répression, avec la multiplication des arrestations des manifestants pacifiques, l’incarcération des hommes politiques, des activistes et des militants. Alors que les appels à des mesures d’apaisement sont lancés, y compris, par les partisans des élections, le pouvoir réel semble avoir opté pour une autre stratégie : division des rangs du Hirak, élimination des leaders et dissuasion.
« Ces agissements et d’autres, comme la fermeture des médias aux avis opposés et le chantage à la publicité institutionnelle sur les médias (privés) ainsi que les restrictions sur les activités politiques et associatives ne favorisent pas un climat favorable à l’organisation d’un scrutin populaire qui nécessite un taux de participation qui lui donnera la crédibilité nécessaire », explique l’ancien diplomate, Abdelaziz Rahabi qui vient d’alerter l’opinion sur ce virage dangereux. Quelle issue pour la crise ?

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