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Bouchachi: « le système en place veut aller vers des élections avec des procédés en violation de la loi »

L’avocat et militant des droits de l’Homme, Me Mostefa Bouchachi, a dénoncé, ce dimanche, dans un entretien accordé au journal El Watan, la vague d’arrestations qui a ciblé plusieurs manifestants estimant que "le pays glisse progressivement vers une situation de non-droit ". Pour l'avocat, "la situation est inquiétante" et "le système en place veut aller vers des élections avec des procédés en violation de la loi"
L'activiste Samir Belarbi et l'avocat Me Mustapha Bouchachi
© INTERLIGNES | L'activiste Samir Belarbi et l'avocat Me Mustapha Bouchachi

Evoquant les arrestations arbitraires dont sont victimes de simples citoyens et militants politiques, Me Bouchachi considère que « le pays glisse progressivement vers une situation de non-droit. Samir Belarbi aurait pu être convoqué au lieu d’être arrêté de manière brutale dans la rue. Il faut savoir que ses avocats n’ont pas été informés de la date de l’audience de la chambre d’accusation, qui a décidé de son maintien en détention en l’absence de sa défense », a-t-il indiqué.
Selon lui, la plupart des manifestants arrêtés et déférés devant le tribunal « ont été renvoyés devant le juge d’instruction qui les a placés en détention. Or, ils ont été arrêtés lors des manifestations pour «attroupement non autorisé» ou «port du drapeau Amazigh », soulignant que, « de ce fait, ils auraient dû faire l’objet d’une procédure de flagrant délit et être jugés sur place et non pas faire l’objet d’une instruction pour les maintenir plus longtemps en détention ».
Revenant sur l’arrestation de Karim Tabbou, porte-parole de l’UDS, le militant des droits de l’homme précise que le pouvoir agit en violation de l’article 51 du Code de procédure pénale, qui donne droit aux personnes arrêtées d’informer leurs familles ou leurs avocats de l’endroit où elles sont et pourquoi elles sont arrêtées. « Vingt-quatre heures après, nous n’avions pas pu déterminer où il se trouvait. Pendant ce temps, imaginez dans quel état était sa famille », ajoute Me Bouchachi.
« Il a fallu que je fasse la tournée des tribunaux de Koléa, puis de Bir Mourad Raïs, puis celui de Sidi M’hamed, pour que je sois informé qu’il a comparu, jeudi soir, devant cette juridiction. Pourquoi le tribunal n’informe pas l’opinion publique, comme il le faisait avec les ministres ? La famille de Tabbou a été livrée à l’inquiétude et à l’angoisse, alors qu’elle avait le droit de connaître tout ce qui concerne la procédure, depuis l’arrestation jusqu’à la comparution devant le tribunal… », rappelle l’avocat.

Me Bouchachi regrette, en ce sens, que « dans un pays qui a fait une révolution pacifique exemplaire, des procédés que l’on croyait révolus reviennent et soient utilisés contre des personnes qui n’ont ni volé ni tué, pour être arrêtées et emprisonnées. Il faut que la justice réagisse et mette un terme à ces dérives. Il faut savoir que Karim Tabbou a été arrêté, jeudi dernier, chez lui à Douéra. Légalement, la police judiciaire aurait dû informer le parquet de Koléa », précise-t-il affirmant que « la situation est inquiétante » et que « le système en place veut aller vers des élections avec des procédés en violation de la loi ».

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