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Billets d’avion et notes au ministère français de la Défense : Amar Belhimer rattrapé par son passé

© DR | Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer
© DR | Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer


Le ministre de la communication, Amar Belhimer, devra s’expliquer. Alors que son département tente, depuis des semaines, d’enfoncer le journaliste Khaled Drareni, en voulant le présenter comme étant « au service de partie étrangère », c’est lui qui se retrouve accusé.


Son passé vient de le rattraper. En effet, le chercheur algérien établi en France, Ali Bensaad, vient de lui rappeler des vérités sur lesquelles, le porte-parole du gouvernement devra s’expliquer publiquement.

Excédé par l’acharnement des tenants du pouvoir contre le journaliste, condamné à trois ans de prison ferme, Ali Bensaad balance, effectivement, une partie du passé d’Amar Belhimer. Ce dernier, écrit-t-il, avait bénéficié de billets d’avion payés par l’ambassade de France au Maroc et a fournie des notes à des institutions dépendant du ministère français de la Défense.

Dans un texte publié sur sa page Facebook, sous le titre de « Khaled Drareni, Amar Belhimer, la France et la pizza Mc Cain », Ali Bensaad rappelle d’emblée que la société civiles et les universités dans les pays démocratiques utilisent l’argent de leurs ambassades pour inviter des experts et des universitaires.

Selon lui, « M. Amar Belhimer, longtemps avant d’être ministre, en a bénéficié lui-même de cette voie en tant qu’universitaire, multiplement, et plus que tout autre ». « Il a bénéficié d’au moins quatre billets d’avion de l’ambassade de France au Maroc et probablement plus sans compter des billets de l’ambassade de France en Algérie. Je le sais parce que j’ai été chercheur en délégation CNRS au Centre Jacques Berque qui lui a permis de bénéficier de ces billets qui sont documentés », indique-t-il.

Et d’ajouter : « Je ne lui en fait pas grief. Mais pourquoi un billet d’avion fait de Khaled Drareni un espion à la solde de la France et qu’une dizaine de billets délivrés par les ambassades françaises à M. Belhimer en font un patriote soucieux de l’intérêt national algérien ? Pourquoi ce qui est hallal pour lui est haram pour Khaled Drareni ? »

Des liens avec des institutions françaises

Le professeur Ali Bensaad affirme aussi, sans toujours lui faire grief, que le ministre de la communication « a tissé des liens et collaboré avec des institutions militaires françaises et produit pour elles des notes longtemps avant même d’avoir pensé un jour être ministre ».

Il tient à donner des précisions à ce sujet : « Les questions de guerre et de paix sont trop sérieuses pour les laisser aux seuls militaires et diplomates. En Europe, à la demande des sociétés, les institutions militaires se sont ouvertes aux débats avec les universitaires dont beaucoup croient, à juste titre, en la vertu du dialogue et de l’éclairage des militaires sur les enjeux des conflits ».

Il est important, enchaîne-t-il, que des universitaires des pays du Sud qui font le plus les frais de ces conflits, participent à ces débats. « Je ne ferai donc pas grief à M. Belhimer d’avoir produit des notes stratégiques sur l’Algérie pour des institutions liées au ministère de la défense française. Je ne crois pas qu’il ait pu ainsi menacer les intérêts de l’Algérie. Pourquoi alors les relations de Khaled Drareni avec ‘’SOS racisme’’ et ‘’Reporters sans frontières’’ menaceraient elles la sécurité nationale algérienne ? », écrit-il encore.

Ali Bensaad dit également avoir été « destinataire de ces notes au même titre que beaucoup de mes collègues spécialistes du Maghreb et du monde arabe probablement par souci de M. Belhimer de se faire connaître ». « Il est vrai qu’alors, il (Belhimer) tapait aux portes d’institutions françaises tout azimut », indique-t-il encore.

Poursuivant, Ali Bensaad souligne qu’il aurait pu éviter de « rappeler à M. Belhimer ces faits sur lesquels il doit s’expliquer devant l’opinion algérienne ». « Mais le lâche et indigne harcèlement dont fait preuve son ministère à l’égard de Khaled Drareni est révoltant. Comme est révoltante cette tentative toujours renouvelée des élites du pouvoir algérien de vouloir greffer leur complexe de colonisé à une jeunesse qui, si elle ne l’ignore pas, l’a dépassé », déplore-t-il.

Ali Bensaad dénonce aussi « l’indigne attitude duplice de ces élites feignant d’aboyer contre la France mais qui frétillent de la queue dès qu’il s’agit de s’octroyer pour eux et leurs proches ses privilèges et sa modernité et que résumerait bien cette ancienne publicité pour la Pizza Mc Cain ».

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