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Atteintes aux libertés : des avocats dénoncent et interpellent les magistrats

Inquiétudes sur la situation des libertés. Des avocats viennent de tirer la sonnette d’alarme sur la gravité du moment, caractérisé, selon eux, par des violations flagrantes des procédures légales par ceux qui sont sensé les respecter : les magistrats et les auxiliaires de justice, en l’occurrence les services de sécurité.

Intervenant lors d’une conférence de presse, animée aujourd’hui à Alger, six avocats et défenseurs des droits de l’homme dénoncent de graves atteintes aux libertés et la répression qui cible les manifestants et les militants politiques et associatifs depuis plus de trois mois.
Il s’agit des avocats, Noureddine Benissad, président de la LADDH, Mustafa Bouchachi, Abdelghani Badi, Noureddine Ahmine, Nabila Smail et Aissa Rahmoune. Face à la multiplication des détentions provisoires prononcées déjà contre plus de 100 manifestants et militants, les conférenciers interpellent directement les magistrats. « Les juges doivent assumer leur responsabilité historique. Ils doivent respecter seulement la loi », déclare Mustafa Bouchachi qui dresse un tableau très sombre de la situation actuelle.

« une mesure exceptionnelle »

Soulignant les nombreuses violations des lois, l’avocat dénonce un acharnement inexpliqué contre le mouvement populaire. « Pourtant les juges ont fait le serment de ne pas s’en prendre aux manifestants au début du mouvement », déclare pour sa part, Nourredine Ahmine. Selon lui, le pouvoir « arrête d’abord les gens avant de chercher l’accusation ». Les avocats présents lors de cette conférence dénoncent notamment le recours abusif à la détention provisoire, qui est pourtant « une mesure exceptionnelle ». « Toutes ces poursuites sont contraires aux principes de l’Etat de Droit », soulignent encore les avocats. « Le code pénal a été amendé en 2006, pour limiter le recours à la détention provisoire. Mais on a l’impression que nous sommes face à une justice à deux vitesses.

« Les avocats doivent boycotter toutes les séances»

Alors que dans d’autres wilayas, les personnes arrêtées pour les mêmes faits ont été libérés, à Alger ils sont toujours maintenu en détention », dénonce de son côté, Noureddine Benissad. Nabila Smail, pour sa part, s’intéresse au cas intriguant du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger qui comptabilise un nombre record de mandat de dépôt dont sont victimes des jeunes innocents. « Personnellement, je considère ce tribunal comme un tribunal d’exception. Nous n’avons jamais connu une telle situation, où on arrête des gens avant de chercher l’accusation. Nous n’avons pas le droit de nous taire sur cette situation. Les avocats doivent boycotter toutes les séances », soutient-elle, appelant les juges « à assumer leurs responsabilités devant l’histoire ».
Intervenant, dans la foulée, Abdelghani Badi s’interroge sur ce qui se passe « au niveau de la justice et des services de sécurité ». « Nous sommes dans une situation similaire aux cours de sûreté de l’Etat des années 1980 et des tribunaux spéciaux des années 1990 », lance-t-il.

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