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Arabie Saoudite: la militante Loujain al-Hathloul condamnée à 5 ans et 8 mois de prison

Loujain al-Hathloul militante saoudienne des droits des Femmes a été condamnée lundi 29 décembre à une peine de cinq ans et huit mois de prison par le tribunal spécialisé dans les affaires anti-terroristes, et ce, pour « des crimes liés au terrorisme », a rapporté l’AFP, citant des médias saoudiens qui ont eu l’autorisation d’assister au procès. 

Selon un média en ligne Sabq, dont un représentant a assisté à l’audience, l’activiste saoudienne de 31 ans a été reconnue coupable de « divers activités prohibées par la loi antiterroriste« .

Néanmoins, selon la famille de Loujain al-Hathloul la peine prononcée contre elle est assortie d’un sursis de deux ans et dix mois. En effet la période passée en détention provisoire est également prise en compte ce qui rend la militante des droits de la femme, libérable dans « deux mois« , a expliqué sa soeur Lina al-Hathoul sur Twitter et ce, « à condition qu’elle ne commette pas de nouveau crime dans les trois ans« .

La mise en cause a été interdite par le tribunal de quitter le royaume pendant cinq ans, a ajouté Lina al-Hathloul, soulignant que sa sœur et le parquet avaient la possibilité de faire appel du jugement dans les 30 jours.

 

Le droit de conduire aux Saoudiennes

Loujain al-Hathloul a été arrêtée en mai 2018 avec d’autres militantes peu avant la levée de l’interdiction de conduire faite aux Saoudiennes. Une réforme pour laquelle ces femmes militaient. Elles ont en commun de s’être mobilisées pour demander le droit pour les Saoudiennes de conduire sur les routes de leur pays ou d’avoir demandé l’abrogation du système du tutorat masculin, qui place la femme saoudienne sous l’autorité du père, du mari, du frère ou du fils.

Figure emblématique de la lutte contre l’interdiction faite aux femmes de conduire, Loujain al-Hathloul est qualifiée de  » traître » dans son pays.

Se trouvant derrière les barreaux depuis maintenant deux ans et demi en Arabie saoudite, elle avait entamé une grève de la faim en prison le 26 octobre avant de l’interrompre deux semaines plus tard. »Le moral de Loujain est bon mais son état physique reste faible », a fait savoir Alia al-Hathloul l’autre soeur de la militante.

Selon le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, Loujain al-Hathloul celle-ci est accusée d’avoir été en contact avec des États « hostiles » au royaume et d’avoir transmis des informations confidentielles. Mais le gouvernement saoudien n’a apporté aucune preuve tangible à l’appui de ces accusations, objectent les proches de la militante.

Mobilisation Internationale

De nombreuses ONG de défense des droits de l’Homme ont réclamé sa libération. Parmi eux, le bureau des droits de l’Homme des Nations unies qui a jugé « profondément troublante » la condamnation de Loujain al-Hathloul, qualifiant sa détention d' »arbitraire ». « Nous comprenons qu’une libération prochaine est possible et nous l’encourageons fortement et de toute urgence ».

De son coté, Kenneth Roth, directeur exécutif de l’ONG Human Rights Watch, a dénoncé un jugement « honteux », estimant que la militante avait été condamnée pour avoir seulement « réclamé ses droits ».

Amnesty International a elle également réitéré ses dires en « demandant une nouvelle fois sa libération immédiate et inconditionnelle et l’abandon de toutes les accusations retenues contre elle ». « Nous demandons également aux autorités saoudiennes de veiller à ce qu’elle soit autorisée à être traitée par un médecin de son choix et qu’elle ait un accès approprié à son avocat et à sa famille« .

Pour rappel, Loujain al-Hathloul a déjà fait l’objet d’une arrestation à la fin de l’année 2014 et a été placée en détention pour avoir tenté d’entrer en Arabie saoudite au volant d’une voiture en provenance des Émirats arabes unis. Elle en était sortie 73 jours plus tard, à la suite d’une campagne internationale.

 

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