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Après le rejet populaire de son offre : le pouvoir perd la voix

Silence des cathédrales ! Le coup d’assommoir donné par des millions d’Algériens qui ont marché massivement, hier, pour signifier le rejet de l’offre du pouvoir semble avoir coupé la voix aux représentants du régime.
 

Au lendemain de la mobilisation historique, aucun d’entre eux ne s’est aventuré à prendre la parole pour donner une réponse à ce peuple qui réclame un changement immédiat.

Alors que tous les projecteurs étaient braqués, depuis hier soir, sur le palais du gouvernement pour attendre une réaction du nouveau premier ministre, Noureddine Bedoui, ce dernier a, semble-t-il, préféré le silence.

Devenu représentant officiel du régime, ce dernier commence visiblement à sentir le poids lourd de la responsabilité. Il rate déjà un premier test. Sa plaidoirie en faveur de l’offre du chef de l’Etat, à l’occasion de la conférence de presse de jeudi dernier, s’est avérée sans aucun effet. Et pour cause, la mobilisation populaire n’a fait que s’amplifier et la détermination du peuple à faire tomber le « système » s’est davantage renforcée.

La tâche se complique

Que faire maintenant ? Les responsables du pouvoir feront-ils la sourde oreille ? Noureddine Bedoui va-t-il réussir à constituer son gouvernement ? On n’en sait rien pour le moment. Mais la tâche se complique pour lui, même s’il avait promis d’annoncer la composante de son staff, au courant de cette semaine. Le fera-t-il, après avoir reçu le verdict de la population qui le rejette lui aussi ?

Il est, en tout cas, dans une situation peu enviable. Car, en plus de la réaction de la rue, Noureddine Bedoui fait face également au refus de l’opposition d’accepter les propositions faites.

Tous les partis, toutes tendances confondues, n’opposent à la feuille de route du pouvoir. Ils refusent même de faire partie de la conférence inclusive prônée. Pour eux, il y a des préalables à satisfaire. Le premier est la démission du président Bouteflika.

C’est ce que pense, en tout cas, la secrétaire générale du parti des travailleurs, Louisa Hanoune, pour qui « la conférence nationale voulue par le chef de l’Etat ne sera ni souveraine, ni constituante ».

Nouvelle offre

Farouche opposant à Bouteflika, depuis 2003, le président du parti, Talaie El Hourriyat, Ali Benflis « exige, lui aussi le départ du président Bouteflika ». « Les propositions faites sont des manœuvres visant à sauver le régime et spolier le mouvement populaire de son objectif de changement radical de système politique», précise ce parti dans un communiqué rendu public.

Face à cette impasse, les tenants du pouvoir tentent déjà de trouver la porte de sortie. Selon certaines informations, non encore confirmée officiellement, d’autres propositions seront annoncées dans les prochaines heures.

On parle du retrait du président Bouteflika, le report de l’annonce du nouveau gouvernement, de la proposition d’une présidentielle avant la tenue de la conférence nationale et une probable dissolution du parlement. Il s’agit là d’une nouvelle offre qui doit être soumise aussi au verdict populaire…

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